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Donald
Duck : il aura bientôt 70 ans et toujours toutes ses dents (ce
qui pour un canard...)
Au
commencement, une voix. Terrible. Canardière. Nasillarde. Celle
de Clarence Nash, imitateur radiophonique de cris danimaux. Il
inspirera véritablement à Walt Disney le personnage de
Donald Duck.
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La
première apparition encore maladroite de
Donald au cinéma date de 1934. Dans un dessin animé
intitulé The Wise Little Hen (La sage
petite poule), on le voyait déjà avec son
béret et sa vareuse à col marin.
En France, Donald débarque un an plus tard, le 28 avril
1935, dans le Journal de Mickey. La transformation
physique de Donald, on la doit à lun des collaborateurs
les plus talentueux de Disney, Al Taliaferro. Cest lui qui
en fit une vedette.
Et, ce qui nétait pas évident, une vedette
capable de concurrencer lindétrônable Mickey.
Lun des secrets de cette réussite ? Les défauts
de Donald. A la différence de Mickey, dont la devise est
Droit et adroit, Donald est paresseux, pas très
courageux, malchanceux, un brin vaniteux.
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Dans
Les aventures explosives de Donald (Le Livre de Paris, Edi-Monde,
1975), on sinterrogeait : Comment un personnage aussi négatif
a-t-il réussi à sétoffer au point de disputer
la vedette à celui dont il ne fait quexalter les qualités
? La réponse est simple : Mickey est un modèle de vertus
; sil lui arrive des mésaventures, tout se termine pour
le mieux.
Quil
se lance aux trousses de gangsters, quil parcoure la brousse,
quil répare les gaffes de son ami Dingo (un autre faire-valoir
qui a gagné ses galons), il reste toujours, dans tous les sens
du terme, limage même de la perfection. Mais qui, dans la
vie, peut se vanter dêtre ainsi ? Qui donc est capable de
réunir autant de qualités ? Qui peut, honnêtement,
se reconnaître dans un tel modèle ?
En 1938, Al Taliaferro dote lirascible canard de trois neveux
: Huey, Dewey, Louie (Riri, Fifi, Loulou). Cest une formidable
idée dans la mesure où, soucieux dassumer ses responsabilités
avunculaires, Donald prend du relief. Mais sans devenir plus sérieux
pour autant. Et Riri, Fifi, Loulou, sils sont souvent enclins
à jouer les petits diables, sont, à bien des égards,
plus sérieux que leur oncle. Au point, dailleurs, que lon
a limpression et cela saccentuera quand ils deviendront
les plus beaux fleurons des Castors Juniors que les trois canetons
font marcher la maisonnée. |
Dès
1940, un autre dessinateur, Carl Barks, viendra prêter la
main à Al Taliaferro. En 1947, il le remplacera. A cette
date, il crée un personnage qui, à son tour, supplantera
Mickey, Donald et les autres : le richissime Uncle Scrooge (Oncle
Picsou). Richissime et avare. Donald na pas le sou, Oncle
Picsou a des coffres pleins dor. Mais de là à
lui faire sortir une petite piécette pour son neveu...
Il sait, en revanche, mettre ce pauvre Donald à toutes
les sauces, nhésitant pas à lexploiter
de la manière la plus sauvagement capitaliste.
Comme si Oncle
Picsou ne suffisait pas au malheur de Donald, Carl Barks va ajouter
à sa parentèle en la personne dun cousin chanceux,
Gladstone Gander (Gontran Bonheur). La chance insolente de Gontran
et lon sait quil na quà
se baisser pour cueillir un trèfle à quatre feuilles
contribue à souligner encore la guigne et la poisse
accrochées aux basques du pauvre Donald. Au point que Daisy,
la coquette Daisy, semble parfois nêtre pas indifférente
à la cour éhontée que lui fait avec
force cadeaux à la clef Gontran le lucky play-boy... |
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Doù
vient, malgré tout, que lon aime Donald ? Peut-être
du fait que, sous ses allures déternel perdant, il
trouve parfois quand il sagit de reconquérir
Daisy, par exemple, ou de voler au secours de ses neveux
une formidable énergie.
Il
sera alors trappeur, chercheur dor, mineur, homme à
tout faire, jardinier, cowboy, sans se départir jamais
dune humeur pétaradante. Bon cur et mauvais
caractère, somme toute.
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Et
puis Donald est un artiste. On le sait depuis The Wise Little
Hen (qui faisait partie des Silly Symphonies), Donald
sait jouer de tous les instruments et particulièrement du banjo.
Dans un dessin animé de 1934, Orphans Benefit
(Gala de charité), on voit Mickey applaudir un Donald
sessoufflant sur une trompette.
Les
deux compères et Dingo, et Pat Hibulaire figureront
longtemps ensemble dans des films et des bandes dessinées (Mickeys
Service Station) en 1935, Moving Day en 1936, (Les
joyeux alpinistes), etc. On peut rappeler, par ailleurs, que Donald
a été le héros de deux longs métrages danthologie
: Saludos Amigos et Les Trois Caballeros.
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