Donald Duck
Autre élément important de la saga donaldienne, la ville où tout ce petit monde vie et s’agite : Donaldville. Elle appartient à Picsou, bien sûr, mais on la voit vivre et évoluer comme une véritable petite ville, avec ses marchands de glaces (il y a même une fabrique de glaces à la vanille), ses pompiers, son chef de la police, ses squares, son aéroport. La maison de Donald — avec son jardin, la pelouse qu’il faut tondre, les barrières qu’il faut repeindre, l’ameublement succinct, les trois neveux qui rechignent à faire leur devoir, Daisy qui passe quand ça lui chante — est devenue familière à tous et à chacun. C’est une maison modeste mais on y vit, on y rit, on y pleure, on y prend de terribles rognes.

Et l’on voit passer dans les parages les terribles Beagle Boys (les Frères Rapetou), Magica de Spell (Miss Tick), Rockerduck (Gripsou), le brave Géo Trouvetou, Popop le gaffeur, Grand Mère Donald, Gus, Toby, etc.

Un mot encore de Carl Barks à qui Donald doit l’aspect sous lequel on le connaît aujourd’hui. Avant de devenir dessinateur, Barks fut cowboy, ouvrier, homme de peine, employé d’imprimerie, charpentier.
Né en 1901, Barks entre chez Disney en 1936. Il quittera le Studio Disney en 1942 quand une maison d’édition de New York, la “Western Publishing Company”, lui demande d’illustrer une histoire de dix pages ayant pour héros Donald.

Cette histoire — largement remaniée par Barks — paraît en 1943 dans “Walt Disney’s Comics and Stories”. Le succès est tel qu’on lui demande d’en écrire une autre. Puis une autre.

L’aventure durera pendant plus de vingt années au cours desquelles Barks écrivit et dessina dix pages de 6 à 8 dessins par mois. C’est lui qui, pendant neuf ans, écrivit et dessina presque toutes les histoires du magazine “Donald Duck”. Et toujours lui qui, pendant quinze ans (de ces même vingt années) écrivit et dessina les histoires du magazine “Uncle Scrooge”.

Pour être complet, signalons que Carl Barks fut un peintre talentueux à qui l’on doit d’agrestes paysages de son Oregon natal.

Donald Duck n’a pas que des amis. En 1971, l’ultra-gauche chilienne lui consacrait un livre intitulé “Para Leer al Pato Donald” et signé d’Ariel Dorfman,

 

écrivain chilien alors en exil en Europe et d’Armand Mattelart, sociologue.

Une édition latino-américaine sera publiée sous le même titre par Siglo XXI Editores (Buenos Aires et Mexico) en 1972. En 1974, une édition cubaine fut réalisée à La Havane par l’Institut chilien du Livre.

Il a été publié en italien par les éditions Feltrinelli (Milan, 1972) sous le titre “Come leggere Paperino” ; en portugais à Iniciativas Editoriais (Lisbonne, 1975), sous le titre “Para ler o Pato Donald”. International General de New York a publié l’édition anglaise, “How to read Donald Duck”, en 1975.Il faut dire que l’on trouve dans Donald quelques dialogues qui montrent que ce brave canard est plus pour la Loi et l’Ordre que pour l’anarchie :
Les neveux :
— Il y a un espoir pour nous, Onc’ Donald, c’est un avion de la Navy. Il cherche le vaisseau-fantôme...
Donald :


— Bonne vieille Navy ! Symbole de la loi et de l’ordre ! Fasse le Ciel qu’elle nous découvre dans ce sombre océan...
Ou encore (l’action se passe dans un pays nommé “Instablestan”, dirigé par un méchant dictateur, le terrible Kitu-Tou...) :
Soldat n° 1 :
— Pourquoi faut-il que ces stupides révolutions continuent-elles ?
Soldat n° 2 :
— Il serait bien préférable d’avoir un roi comme au bon vieux temps !

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