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Pour personnaliser leurs Zippos, les soldats y firent graver leur nom, celui de leur unité, des cartes du Vietman, des slogans, des citations (parfois tirées de la Bible). Et l’on ne compte plus les récits d’anciens du Vietnam qui racontent la relation quasi affectueuse qu’ils entretenaient avec ce briquet pas vraiment comme les autres. Des récits notamment repris dans un ouvrage paru en 1997, The Orange County Register. On a coutume de dire que si, au Vietnam, il y avait six GI’s rassemblés pour une partie de poker, il y avait aussi six Zippos en service. Des zippos portés dans la poche de poitrine du battle-dress, la légende voulant que nombre de soldats aient dû la vie sauve à leur briquet qui avait arrêté une balle qui les visait en plein cœur. Selon la Zippo Manufacturing Co., quelque 200 000 Zippos ont été utilisés pendant la guerre du Vietnam. Dans un pays où la boue, la pluie, une formidable humidité étaient le lot commun des combattants, le Zippo n’a jamais lâché un de ses utilisateurs. Les GI’s apprirent très vite à cuisiner avec leurs Zippos (quatre Zippos assemblés font un très efficace réchaud), à se réchauffer ou à allumer du plastic C-4. Placé sous un casque, le Zippo pouvait servir à faire bouillir de l’eau. Jim
Collins, qui fit un séjour à Bien Hoa en 1967-1968,
explique : |
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It Seems The Days in The Army Are The Longest Days On The Earth
(« Il semble que les jours dans l’armée sont
les jours les plus longs sur cette terre »). —
Yea Though I Walk Through The Valley Of The Shadow Of Death I
Will Fear No Evil For I Am The Evilest Son Of A Bitch In The Valley
(« Yeh, bien que je marche dans la vallée des ombres
de la mort, je ne craindrai aucun diable car je suis le plus diabolique
fils de p… dans cette vallée »). |
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Michael Johnson
continue de se servir du Zippo qui lui avait été offert
par son équipage en 1971 alors qu’il était pilote
d’un gun ship avec les Bérets verts. Il a pu
le faire réparer à plusieurs reprises à la fabrique
à Bradford, Pennsylvanie. Sans problème : un Zippo est
garanti à vie. Aujourd’hui comme hier, vous confiez votre
briquet à un dépositaire de la marque n’importe
où dans le monde. Et vous le récupérez quelques
jours plus tard, en parfait état de marche. Zippo n’a
jamais fait payer un seul cent pour la remise en fonction d’un
des briquets de sa marque. Son Zippo, Jim
Collings l’a récupéré dans des circonstances
particulières : dans un lot de prétendus cadeaux de
Noël envoyés aux soldats. Il s’agissait en fait
de colis composés d’objets déglingués et
inutilisables rassemblés par des radicaux américains
opposés à la guerre du Vietnam. Dans ce fatras, un Zippo
hors service et accompagné d’un mot charmant : « J’espère
qu’on le trouvera sur votre cadavre. » L’ayant
fait réparer, Collins y fit graver son nom, une date :
« 68 », et ces mots : « Fighters
by day, lovers by night, drunkards by choice » (« combattants
le jour, amants la nuit, soiffards par choix ») : Autre souvenir,
celui de John Venti : |
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« Moi, confie Gary O’Neil, j’étais au Vietnam en 67-68. Sur mon Zippo, j’avais fait graver les noms de tous les endroits où j’étais allé au Vietnam. A mon retour, je suis allé à une soirée au collège Santa Ana. J’avais mon briquet. Je l’ai montré à quelques personnes et, bientôt, un gamin m’a accosté. Il m’a regardé comme si j’étais mort et m’a dit : « Pourquoi tu es rentré au pays et pas mon frère ? » Je n’ai toujours pas la réponse aujourd’hui. J’étais allé au lycée avec le frère de ce gamin. Après ça, j’ai mis mon Zippo dans une boîte. Il s’y trouve encore. Mon père, qui avait servi en Inde pendant la Seconde Guerre mondiale, avait aussi le sien. Où que j’aille mon Zippo vient avec moi. Je ne l’ai pas rapporté de 10 000 miles de chez moi pour le laisser à n’importe qui. » Les Zippos du Vietman les plus recherchés aujourd’hui sont ceux des corps d’élite : Bérets verts, Seabees, paras, Rangers, Rat Caves (« les rats de cave », des soldats de petites tailles qui pénétraient, au péril de leur vie, dans les tunnels infestés de Viets). Mais aussi ceux plus personnalisés : W.E. « Tom » Thomas III, TMI ; Boat Capitaan PBR840, River Division 593, Coastil Division Eleven, etc. Autre témoignage,
celui de John Sawmill : — Un jour, un marin australien bourré est venu me voir et m’a dit : « Je veux ton Zippo. » Je lui ai répondu : « Il n’est pas à vendre. » Ça ne l’a pas calmé : « Je te donnerai tout ce que tu veux, même la chemise que je porte. » J’ai pensé : ma foi, ce n’est peut-être pas mal de rapporter comme souvenir une chemise de la marine australienne. Il a retiré sa chemise et je lui ai donné mon Zippo, et je ne sais pas trop dans quel état il a regagné son bateau, l’une des règles militaires de la Navy étant que vous devez monter à bord en tenue complète. Quant à moi, je suis allé à la boutique de l’USS Alamo et je me suis racheté un Zippo. Je l’ai encore. Il y a eu – et il y a encore – de très nombreuses imitations du Zippo. Des copies fabriquées en Corée et au Japon et baptisées « Zippu » ou « ZPPO ». Il y eut même un modèle vendu sans vergogne sous le nom de « Zippo, Bradford, PA. » Ces copies, vendues très en dessous du prix de l’original bien sûr, et aussi de qualité nettement inférieure, piégèrent de nombreux « bleus ». Qui ne découvraient l’escroquerie que lorsqu’ils tentaient de faire réparer ces pâles imitations – qui les lâchaient après trois, quatre jours d’utilisation – à la maison-mère. Les spécialistes, eux, ne s’y trompèrent jamais : manque de poids, métal et finitions approximatifs et, surtout, le fameux « click » qui n’était plus qu’un pauvre et misérable cliquetis. Depuis sa création en 1933, le Zippo a fait le bonheur – et la fierté – de dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde. Depuis quelques années, la marque se décline sous de nombreuses formes : couteaux, coupe-cigares, stylos, pinces à billets, plaques commémoratives, etc. Et le briquet lui-même a pris différents aspects (pas toujours très réussis). Pour en savoir plus, on ne saurait trop conseiller la visite de la Manufacturing Company à Bradfort (Pennsylvanie) et la consultation de quelques sites consacrés à cette légende : www.zippo.com ou www.zippocanada.com par exemple. Alain Sanders Note : tous les zippos affichés appartiennent à la collection personnelle d'Alain Sanders. |
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