Country Music Attitude : Donald Duck

L'événement en septembre, au Québec,
c'est le Festival Western de Saint-Tite.
Et nous y étions !

Saint-Tite ? Au nord-ouest de Trois-Rivières au Québec. En temps normal, 4 000 habitants. Et une fois l’an, pour l’un des plus grands festivals western d’Amérique du Nord, 500 mille personnes.

Alors imaginez une ville entière qui, pendant dix jours (cette année du 5 au 14 septembre), vibre au rythme de la country, du rodéo, de la western attitude. Dans les rues — et quasiment non stop — des centaines de cavaliers, des attelages, des bikers, des pick-up, des trucks. Des chapiteaux où l’on ne compte plus les concerts endiablés. Des honky-tonks — comme la « Brasserie 500 » — où l’on danse jusqu’à épuisement. Des rodéos qui, en 1999, 2000, 2001 et 2002 ont été désignés comme les meilleurs en Amérique du Nord.

Le CD officiel du Festival

« Bienvenue à tous ceux qui ont l’âme cowboy ! », nous a déclarés Guy Damphousse, président de la 36e édition de ce festival qui se tient à l’orée d’un des plus beaux parcs du Monde, le Parc national de la Maurice.
A Saint-Tite, il n’y a pas un seul visiteur qui ne soit intégralement — on a presque envie de dire : ontologiquement — dans l’esprit western. De 9 à 99 ans, tout le monde communie dans une même passion, un même bonheur, une même croyance. In n’y a pas, à Saint-Tite, le moindre quidam en trouser bag, en hideux survêtement, chaussé d’ignobles tongs ou de sandales façon hippie… Et quand on danse — dans la fumée des cigares, la noria incessante des bières (la Molson omniprésente), les rires et la applaudissements — on ne fait pas dans la gymnastique aseptisée (comme c’est trop souvent le cas chez nous hélas) mais de la danse country où on ne se la joue pas danseur de salon…

Inutile de vous dire que, pourvus de chevaux avec lesquels nous avons sillonné la ville en tous sens, nous étions à la fête !

L’industrie forestière et celle du cuir sont les deux acteurs qui ont permis à la région de se développer. En 1967, l’entreprise G.A. Boulet Inc. — et Boulet, à Saint-Tite, ce n’est plus un nom, c’est une institution — axait la majorité de sa production dans la fabrication des bottes western. Dans le cadre d’une stratégie publicitaire, une « journée rodéo » sera organisée. Elle rassemblera plus de 6 000 personnes. On en est à un demi-million aujourd’hui… En 1972, des estrades d’une capacité de 7 000 sièges seront inaugurées. Et la westernisation de la ville — de toute la ville — a suivi. Ce qui fait de Saint-Tite un spectacle culturel unique pour l’œil. Les commerces et les infrastructures — y compris l’église dont les horaires de messes sont inscrits sur une botte géante — arborent à l’année un look country totalement en phase avec la culture western de l’Ouest canadien.

Cette année, au Country Club Desjardins (un honky-tonk puissance 100) la danse country a été particulièrement à l’honneur avec le groupe Show Time de La Tuque (une ville — celle de Maria Chapdelaine — située à une centaine de km au nord de Saint-Tite), les Cowboy Boots, une compétition de disc-jockeys, des concours (qui ne tombent jamais dans la compétition).

Et puis, bien sûr, les rodéos professionnels : monte de mustang sans selle, monte de mustang avec selle, monte de taureaux sauvages (bullriding). Et des épreuves de vitesse : terrassement de bouvillons (les doggies des chansons de cowboys), prise de bouvillons en équipe, prise de veaux au lasso. Et des épreuves d’habileté : course entre barils, course de sauvetage, échange de cavaliers, Pony Express…
Un mot encore ? Oui. L’émotion quand des milliers de personnes, le chapeau sur le cœur, ont écouté — et chanté — debout l’hymne national. Et quand les mêmes — toujours debout et toujours le chapeau sur le cœur — ont écouté, dans un silence (forcément religieux), la « Prière du cowboy » dite par un jeune élève d’une école de la ville.

Un conseil ? Ne ratez pas Saint-Tite l’an prochain. Et nous nous tenons à votre disposition pour vous aider à préparer — et donc à réussir — votre voyage au pays de la country et du western.