Fils d’un foreur de puits de pétrole, qui lui présenta tout jeune le grand Bob Wills, Lee Hazlewood est né le 9 juillet 1929 à Mannford, Oklahoma. Il nous a quittés le 4 août dernier. Sa jeunesse, il l’avait passée, outre l’Oklahoma, en Arkansas, au Kansas, en Louisiane et à Port Neches, Texas. Après des études à la Southern Methodist University de Dallas, il s’engagea dans l’armée et fit la guerre de Corée.

Dégagé de ses obligations militaires, il trouvera un emploi de disc jockey et commencera d’écrire des chansons. Avec un premier succès, The Fool, interprété par le chanteur country Sanford Clark. Et sa route croisera en Arizona celle de Duane Eddy dont il boostera la carrière.

Mais l’histoire de la musique se souviendra qu’il est l’auteur d’un succès interplanétaire, This Boots Are Made For Walking (1960), pour Nancy Sinatra avec laquelle il chantera en duo. Un morceau repris et réexpédié aux sommets des hits récemment par Billy Ray Cyrus.

Mais on lui doit aussi Houston interprété par Dean Martin. En solo ou en duo, sa voix de baryton, souvent comparée à celle de Johnny Cash, fit merveille. Et il créa un son que l’on baptisa « Cowboy Psychedelia » ou encore « Saccharine Underground ».

A écouter et à posséder bien sûr les deux albums avec Nancy Sinatra, Nancy And Lee et Did You Ever. Mais aussi son dernier opus, Cake Or Death où, atteint d’un cancer sans rémission, il disait adieu à la vie. Avec des morceaux comme le titre éponyme, Cake Or Death, Some Velvet Morning, Boots, Fred Freud, le très westernien The First Song Of The Day, T.O.M. (The Old Man), etc.

Au début des années soixante-dix, il s’installa en Suède où il composera plusieurs albums et tournera dans quatre films de son ami suédois, le cinéaste Torbjörn Axelman. De cette période, on retiendra l’album Cowboy In Sweden.

L’on aime, quant à nous, que ce vieux redneck, grand amateur de Jack Daniel’s et de cigares, ait un jour repris une chanson de Dolly Parton et qu’il en ait écrit une, très réussie, intitulée Dolly Parton’s Guitar. Quand on est monté tout gamin sur les épaules de Bob Wills, on en reste fatalement – et heureusement – marqué (1).

En 2001, un consortium de p’tits jeunes, tendance rockers, The Webb Brothers, Kid Loco, Madrugada, Lampshop, Jarvis Cocker, Calexico, lui rendra un hommage mérité : Total Lee. On l’avait vu deux fois à Paris. Et on l’aimait.

A.S.

(1) Le Something Stupid, repris avec succès par Nicole Kidman et Robbie Williams, c’est aussi de lui.