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Les
Equiblues 2006: beaucoup plus qu’un festival ! |
Pour la 11e édition des Equiblues, ou l’on se plaît à utiliser le pluriel, c’est la diversité et la pluralité qui ont primé. Equitation western, rodéo, concerts country de très haute qualité, line dance et, bien sûr, exposants en tous genres ont apporté à cette manifestation toute la variété et une ambiance garantie qui n’appartient qu’à ce festival. Pluralité car ce fut 7 jours de pur plaisir ou les passionnés ont pu donner libre cours à leurs envies et adopter sans réserve la totale country attitude. Mais pour tous ceux qui n’ont pu se rendre à St Agrève cette année, voici le récit de cette fantastique semaine. Bill
Yates
Dès le mercredi, les premiers exposants avaient dressé leurs stands et déjà sur les hauteurs de site quelques cavaliers faisaient prendre le frais à leurs montures. Le premier soir, les taureaux de bull riding goûtaient le sable de la nouvelle carrière et expérimentaient la drôle de machine télécommandée chargée de simuler un cow-boy et destinée à donner aux bêtes un avant goût de l’épreuve à venir !
Jeudi, on démarrait avec la Phil Roping Cup pour tous les amateurs de lasso et pour gagner la magnifique selle Phil Western. Lilly West et Union Pacific lancèrent le coup d’envoi des concerts devant un public de connaisseurs et de vacanciers venus spécialement pour l’occasion.
Vendredi, premier rodéo américain. Ambiance Wyoming, façon "Frontier Days" de Cheyenne ou Stampede de Calgary ? Mais non, nous sommes bien au coeur de l’Ardèche en compagnie de notre animateur préféré Mike Sandios. Rodéo du vendredi qui laisse place aux premiers grands concerts du week-end. Pour ouvrir le bal, l’excellent groupe Savannah venu des pays bas. La Hollande c’est aussi le pays de la country,… de la très bonne country. Ceux qui étaient à Berck début juillet avaient pu apprécier Texas Renegade, autre groupe néerlandais. A retenir le travail vocal de cette formation et le très bon guitariste solo. |
Trois rappels pour Savannah, puis entrée en scène de Mike Bella. Sourire ravageur et voix superbe. Pas mal de cowgirls ont du avoir du mal à s’endormir ce vendredi soir ! Toujours égal à lui-même, Mike Bella habitué des scènes françaises a dans le plus pur style country honkytonk enchainé les titres pour finir sur un Cottonfields bien musclé. La grande vedette de la soirée s’est révélée au public des Equiblues vers les 23h30. Mais les connaisseurs l’attendaient ! Ils ne furent pas déçus. Billy Yates, originaire du Missouri, a conquis de très belle manière le public venu l’applaudir. Cet artiste qui a travaillé entre autres pour Kenny Chesney et Gary Allan a su allier honky tonk, gospel, et bluegrass, le tout agrémenté de reprises célèbres de George Jones (I Don’t Need Your Rocking Chair)
Journée pluvieuse ce samedi sur les Equiblues ou les impers jaunes des cowboys de rodéo ont fait leur apparition et ont donné un peu de couleur à cette journée plutôt maussade. Mais la bonne humeur était au rendez-vous. Dès le matin avec les line-dancers venus prendre leurs leçons quotidiennes sous le chapiteau avec Country Passion. Le soir est arrivé doucement au rythme des belles ballades de Randy Archer ce songwriter farmer qui partage sa vie entre nature et musique. Saluons et félicitons le bassiste qui a accompagné de fort belle manière Randy Archer : Pierre Lafont, le fils de Philippe qui nous organise depuis 11 ans maintenant ce grand rendez-vous country de l’Ardèche. Mais
le coup de tonnerre de ces Equiblues 2006 est arrivé sans prévenir
vers les 22 h avec 5 jeunes garçons un peu « weary »
à la conférence de presse mais au demeurant bien sympathiques..
Dès qu’ils ont démarré, on a senti que ça
allait pulser grave… Un mélange indéfinissable de
country, de blues, de hillbilly, de bluegrass. Quelque chose d’irréel,
un son venu de nulle part, un talent inouï ! un virtuose du violon
(Brain Salvi) un prodige à la Telecaster ! (Mario Matteoli),
de mémoire de cowboy, on avait encore jamais vu ça. Photos : Guy Moraly |
The Weary Boys, un groupe parachuté du Texas pour faire vibrer l’Ardèche. Quelques privilégiés pourront dire : j’y étais ! Juste
pour résumer : un mélange de Hank Williams, Ricky Skaggs,
Ben Harper, Jimmy Hendrix et Johnny Cash !!! Une interprétation
de Dixieland magistrale avec un son encore jamais entendu. Stetson bas
messieurs les garçons « fatigués » !
Pour finir en beauté, Jace Everett a tenu le public en éveil jusqu'à près de 2h du matin. Une voix superbe, une très belle prestation accompagnée par la ravissante Madame Everett à la basse. Dimanche, finale du rodéo avec les épreuves de bull riding (monte de taureaux), bareback (monte de broncos sans selle) et saddle bronc riding(monte de bronco avec selle) et la finale de la Phil Western Roping Cup.L’équipe transalpine a fait briller haut les couleurs vert blanc rouge. Et oui, l’Italie c’est aussi un grand pays du rodéo. Et toujours, le professionnalisme de tous les cowboys chargés de la mise en place et du bon déroulement de ces épreuves. Rien ne doit être laissé au hasard, sécurité oblige.
Dimanche soir, remise des trophées du rodéo et concerts en démarrant par Rivers Rutherford, un grand songwriter. Un look à la Kenny Rogers. Très belles interprétations suivies par Jay Teter, un « singing cow-boy » de l’Ohio lui aussi très applaudi.. Pour finir, Todd Fritsh que les franciliens (et tous ceux qui avaient fait le déplacement) avaient pu applaudir au Billy Bob’s à Disney Village. Todd Fritsh c’est la voix montante du Texas, entre Bob Wills et George Strait. Entouré de musiciens hors pair, il nous gratifié d’un Orange Blossom Special qui restera dans les annales d’Equiblues. Todd Fritsch est un véritable cowboy professionnel. Comme toute une nouvelle génération de jeunes chanteurs country, il renoue avec la tradition des cowboys chantants. Son dernier album est déjà très bien placé dans les charts. Les line-dancers auront pu apprécier particulièrement I Got To Mexico. Dans cet album, il rend un hommage à un très grand cowboy qui nous a quitté : Chris Ledoux. |
Lundi soir, les concerts de clôture ont débuté par une show très réussi du groupe Rockie Mountains avec leur dynamique chanteuse qui avait « la patate » comme disent nos cousins du Québec. Pas facile d’ouvrir une soirée avec des grandes pointures de Nashville et d’Austin. Ils s’en sont très bien sortis. A la suite de Rockie Mountains , les premiers rangs se sont garnis de bananes et de rouflaquettes et de joyeux « Vive le rockabilly ». En effet, les rockers connaisseurs étaient venus applaudir le Memphis Rockabilly Band, formation très tonique avec le vrai son des fifties. Beaucoup d’ambiance, un brin de nostalgie, surtout quand le guitariste a démarré le riff d’Apache des Shadows. Quelle variété pour cette édition 2006 ! Eric Seznik a pris la suite en… tong et en short car ses bagages et ceux de ses musiciens avaient été égarés dans les aéroports. Dommage que, sur l’ensemble des exposants du site, aucun n’ait proposé un jean et une chemise car sous le chapiteau et même avec une chaude ambiance nos valeureux petits Texans étaient un peu gelés…
Enfin, Rick Travino a fini la soirée avec sa voix de country latin lover pour le plus grand bonheur des line-dancers habitués de ses titres dont beaucoup ont donné lieu à des chorégraphies célèbres.
Mardi, un rodéo a clôturé ce festival avec des amateurs qui se sont frottés pour la première fois aux taureaux et autres broncos sauvages. A noter le performance du jeune fils de Christophe (chanteur du groupe Highway qui était sur la scène l’année dernière et bull rider lui-même) Bon sang ne saurait mentir !. Bravo encore.
Et voilà, c’était les Equiblues 2006 : 7 jours de festival non stop, 5 grandes soirées de country music, 4 rodéos !. Les Equiblues 2006 ont battu tous les records. Merci à Philippe Lafont, à toute son équipe et à tous les bénévoles pour cette formidable semaine. On en a pris plein les yeux et plein les oreilles pour notre plus grand plaisir et pour tenir... un an. Keep it country et à l’année prochaine ! Guy Moraly . |
En
exclusivité pour Country Music Attitude, le coup de cœur
de notre amie Flo
Equiblues 2006 ? Ouiiiii ! Cette année le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier les Equiblues est « authenticité ». Moins de paillettes et de vêtements voyants pour les cowboys et les danseurs mais dans la carrière un sable blanc bien damé faisant ressortir la robe des chevaux et les chemises à carreaux des cavaliers. C’est toujours un plaisir de retrouver Mike (vous savez ce « Breton rescapé de l’Amoco Cadiz » comme il se qualifie lui-même en plaisantant). On a l’impression qu’il vient tout juste de descendre de cheval avec sa démarche chaloupée. Toujours très cool mais très précis dans ses commentaires et ses explications lors des épreuves du rodéo. Quant à Barbie, son interprétation pleine de sensibilité de l’hymne américain me donne des frissons du chapeau aux santiags. Barbie et Ken (si, si, c’est bien leurs prénoms !) que nous avons pu retrouver avec plaisir le soir sous le chapiteau dans la plus pure tradition des concerts country familiaux avec de bien belles ballades. Beaucoup de sympathie et d’amitié de la part de ces deux artistes. Ken et Barbie Isham sont les deux membres du sympathique groupe Texana (www.texanaband.com). Talent aussi des autres groupes tous excellents bien que de styles différents, avec un énorme, mais énorme coup de cœur pour les Weary Boys qui s’approprient et peaufinent si bien des morceaux connus et souvent rabâchés. Quels musiciens ! Ce violoniste est le meilleur qu’il m’ait été donné d’entendre ; une pure merveille ! L’ambiance en ville est tout aussi agréable. Les commerçants accueillants (ah les chaussons aux marrons du salon de thé, miam…). Certains ont fait l’effort de s’habiller country comme à la boulangerie à l’angle de la place ou comme les sympathiques nouveaux gérants du restaurant du Lac de Véron qui ont même établi un menu spécial Equiblues avec viande de bison. Saint-Agrève,
c’est un site merveilleux aux collines frangées de sapins
sous lesquelles s’installent les tipis et les chevaux en liberté,
et sous le chapiteau, des artistes extraordinaires chaque année.
Alors M. Lafont, par pitié continuez encore ou passez le relais
à votre fils, s’il est aussi bon organisateur que musicien,
la relève est assurée ! Un grand merci de nous avoir permis
cette année encore de partager tous ensemble un bout de notre rêve
américain. |
Le
site officiel du festival des Equiblues : http://www.equiblues.com |