Le
drapeau mexicain
Devenu
mexicain en 1821, le Texas fut intégré, en 1824,
à l’Etat de Coahuila dont la capitale était
– elle l’est toujours – Saltillo. Et un
nouveau drapeau – vert, blanc, rouge, avec un aigle
et un serpent – flotta sur le territoire.
Incapable
d’installer un nombre suffisant de colons mexicains
au Texas, le Mexique encouragea alors l’imigration des
Anglo-Saxons. En leur accordant des terrains parfois plus
grands que plusieurs départements français.
Parmi
ces colonisateurs, Stephen F. Austin. On a donné son
nom à l’actuelle capitale du Texas débaptisant,
pour l’occasion, une bourgade qui s’appelait Waterloo…
En 1830,
il y avait plus de 20 000 Anglo-Américains au Texas.
Respectueux des lois mexicaines ? Plus ou moins. Quand les
Anglo-Américains refusèrent de payer des taxes
douanières qu’ils jugeaient excessives, ils commencèrent
à parler d’indépendance. Arrivé
au pouvoir par la force, le général Santa Anna
décidera en 1835 de les ramener dans le giron du Mexique.
Vainqueur à Alamo – 4 000 Mexicains contre moins
de 200 Texans –, Santa Anna fut écrasé
par le général Sam Houston à San Jacinto
le 21 avril 1836.
Les Texans
proclamèrent alors leur indépendance. Et la
France fut l’un des tout premier pays, sinon le premier,
à reconnaître la République du Texas.
Le
drapeau texan
Pendant
dix ans, un nouveau drapeau : une étoile blanche sur
champ bleu perpendiculaire, deux champs horizontaux, blanc
en haut, rouge au-dessous, va flotter sur le nouvel Etat.
Très vite, la politique prit le pas sur la formidable
et héroïque solidarité qui avaient permis
aux Texans de sortir du Mexique.
Sous le
deuxième président du Texas, Mirabeau Lamar,
la République du Texas contracta des dettes s’élevant
à plus de 12 millions de dollar-or. Aussi, en 1841,
Sam Houston, réélu président pour la
deuxième fois, commença de militer pour l’entrée
du Texas dans l’Union américaine.
Ce qui
n’enchantait guère le gouvernement américain
qui ne voulait pas entrer en guerre avec le Mexique, toujours
désireux de récupérer le Texas. Mais
inquiet, aussi, d’accueillir dans l’Union un Etat
qui viendrait renforcer une entité « sudiste
» peu encline à obéir au gouvernement
unioniste. Le 28 décembre 1845, néanmoins, le
Texas fut admis dans l’Union.
Le
drapeau américain
En février
1846, le drapeau américain – le Texas en devenait
la 28e étoile – flottait sur le Capitole d’Austin
devenu officiellement, après douze « capitales
» différentes, la capitale du Texas.
Comme
prévu, la guerre ne tarda pas d’éclater
entre le Mexique et les USA. Fin avril 1846, la Mexican
War (la « guerre du Mexique ») débuta
sur le Rio Grande. Elle ne prendra fin qu’en 1848 avec
le traité de Guadalupe Hidalgo. Le Mexique abandonnait
toutes prétentions sur le Texas et les Etats-Unis raflèrent
au passage quasiment toute la Californie, le Nouveau-Mexique,
le Nevada, l’Utah, l’Arizona, le Colorado et le
Wyoming.
Commençait
alors pour les Américains, avec ce Far-West de légende,
une période que l’on appellera la « Conquête
de l’Ouest ».
Le
drapeau confédéré
Pendant
la guerre entre les Etats (la « guerre de sécession
») de 1861 à 1865, le stars and bars
des Confédérés flotta sur le Texas qui
s’engagea dans la cause sudiste. On estime, même
si le Texas lui-même ne connut pas de combats majeurs,
que 60 000 Texans se battirent dans les rangs de la CSA (Confederate
States Army). Les Nordistes entreprirent un féroce
blocus des côtes texanes. Pour asphyxier l’économie
de l’Etat et l’empêcher de recevoir de la
France de Napoléon III et du Mexique de Maximilien,
tous deux favorables à la cause sécessionniste.
Le 25
décembre 1862, les Nordistes prirent Galveston. Les
Sudistes reprirent la ville le 1er janvier 1863. Mais l’un
des hauts faits texans pendant cette guerre eut lieu le 8
septembre 1863 à la bataille de Sabine Pass.
A cet
endroit de la rivière Sabine, un fortin sudiste était
tenu par le lieutenant Dick Dowling. Avec 47 hommes et six
canons hors d’âge. Pour réduire le fortin,
les Nordistes dépêchèrent cinq canonnières,
vingt-deux bateaux et 15 000 hommes. Sans attendre, les Texans
ouvrirent le feu sur les canonnières. Deux furent touchés
et se rendirent tandis qu’une troisième, touchée
elle aussi, partit à la dérive. La flotte nordiste
fit alors demi-tour, laissant 100 morts et 350 prisonniers
sur le terrain. Une sorte d’Alamo à l’envers…
La
dernière bataille de la « guerre de sécession
» eut lieu à Palmito Ranch, près de Brownsville,
le 13 mai 1865. Ce jour-là, 350 Sudistes culbutèrent
800 soldats nordistes. Pour apprendre de leurs prisonniers
que la guerre était terminée. Et que le Sud
l’avait perdue. Plus d’un mois plus tôt,
le 9 avril 1865, le général Lee avait capitulé
à Appomatox, mais personne n’avait pu en prévenir
les Texans. Qui purent ainsi dire, comme les Cherokees sudistes
du général indien Stand Watie : « Lee
s’est peut-être rendu, mais pas nous… »
Alain
Sanders