Le 19ème Country Rendez-Vous
Cette année Craponne c'était
– si faire se peut –
encore mieux que mieux !

La question est la suivante : qu'est-ce que Georges Carrier, qui a fait du Country Rendez-Vous de Craponne le tout premier festival country d'Europe (et d'abord parce qu'il est intégralement country celui-là), va bien pouvoir imaginer pour la 20ème édition de cette grand messe de la real thing ?



La question se pose, en effet, car cette année on est monté à des sommets tels qu'on ne voit guère comment aller plus haut ! Il y a eu le vendredi 28 juillet. Nous allons en parler. Il y a eu le dimanche 30 juillet. Nous ne manquerons pas d'en dire un mot. Mais il y a eu, surtout, le samedi 29 juillet avec une nuit honky-tonk. Et ça, mon Dieu, j'en ai encore la chair de poule et, pourquoi le cacher, des larmes dans les yeux rien que d'y penser.


James "Slim" Hand

Tout a commencé avec les Mariotti Brothers. Deux frangins. Deux Français. Deux petits Mozart de la musique country si talentueux qu'on a l'impression que leurs guitares et leurs fiddles sont des prolongements de leurs bras. Georges Carrier, qui ne s'y trompe pas, qui ne s’y trompe jamais, les avait programmés dans la cour des grands. Ils y ont tenu leur place, toute leur place.


Photo en haut à droite : Georges Carrier et Zona Jones

 


Rachael Warwick

Pour suivre celui qui, pour nous, les vieux de la vieille aura été le grand moment, en tous les cas le moment le plus émouvant, de ce 19ème Country Rendez-Vous : James « Slim » Hand. Une légende texane. Un pilier du Broken Spoke d'Austin. Qui, d'un seul coup d'un seul alors qu'il joue surtout dans les honky-tonks désormais, s'est retrouvé devant 20 000 personnes. Tu as pleuré Hélène, tu as pleuré Edgar, tu as pleuré Pierre, et toi Laurent, et toi Big Boss, et toi Jack ? Moi aussi...


Les Mariotti Brothers

Nous étions encore dans cette magie que Zona Jones était sur scène. Pour un show – et en partie au milieu de la foule – qui restera à jamais dans la mémoire des festivaliers. Comme, après un énième rappel, il terminait sa dernière chanson, on s'est dit : « C'est énorme, c'est géant, quoi de plus après ça ?... » Et pourtant il y a eu plus grand, plus énorme, plus géant encore avec Mark Chesnutt qui nous a emmené encore plus haut là où planent Johnny Cash, Waylon Jennings, Buck Owens (pour ne parler que de nos récents grands disparus).


 

Il ne restait plus alors à Moot Davis & The Cool Deal avec Pete Anderson à nous prouver qu'à une époque où une certaine musique country vire à l'eau de boudin la real thing, la country du coeur et des tripes -- heart and guts ! -- est loin d'avoir dit son dernier mot.
On nous dira qu'il en faut pour tous les goûts. Mmouais... Certes... Alors très vite, sans y insister plus que ça, disons que je n'ai guère été convaincu par Cory Morrow (est-ce encore de la country ?), Rachael Warwick (trop « électrique ») et Jon Randall (l'ombre de lui-même quand on connaît ses anciens albums).


Jon Randall

Nous avons promis de parler du 28 juillet qui ouvrait ces trois jours de bonheur. Avec, en ouverture, nos amis du Phénix Country Band. Nous n'étonnerons pas les lecteurs de Country Music Attitude pour lesquels nous suivons depuis longtemps cet excellent (malgré quelques naïvetés indianistes) groupe français en leur disant qu'ils ont été à la hauteur – et plus que ça – de ce challenge (1).

Reportage photos :

Jean-Claude Gautier
Sabine Benichou

 


Mark Chesnutt

Le western swing, spécialité texane, fait partie de ces fortins qui empêcheront toujours la country de dériver. Et, vu le succès remporté par les Texas Swing Kings, la preuve est faite que l'esprit de Bob Wills chevauchera à jamais à nos côtés. Même remarque pour le bluegrass magnifié cette année encore par les Greencards (qui ont ouvert la tournée de Willie Nelson et de Bob Dylan) et les étonnants Autrichiens du groupe Nugget (nugget veut dire pépite et ces gars sont de vraies pépites d'or).
Le vendredi toujours, le groupe Forty5 South et son chanteur avec une bonne gueule de Marine a fait la preuve qu'il ne faut pas désespérer de Nashville.


John Arthur Martinez

Et puis, pour le dimanche, jour du Seigneur, un seigneur de la country tex-mex : le génial John Arthur Martinez qui a eu droit à une standing ovation plus que méritée. Tant par ses compositions – des petits bijoux – que par ses relectures de grands classiques (Take Me Back to... Texas, Jambalaya et même... La Bamba !), ce Texan des Texas Hills est en passe de devenir une légende.Les meilleures choses ont une fin. Même Craponne, hélas. Mais quand on termine avec The Troubadillos, du vrai honky-tonk d'Austin, et que nombre d'artistes (dont John Arthur Martinez) viennent faire un « bœuf » avec eux, on craque. En attendant l'an prochain. L'an XX. Car quand on aime, on a toujours vingt ans !

Alain Sanders

(1) Dans le festival « off » une good french touch aussi : Union Spirit, Moonshine, et notre grand copain Eddy Ray Cooper que nous verrions bien faire l'ouverture du festival "in" l'an prochain.

Le site officiel du Festival Country Rendez-Vous : http://www.festivaldecraponne.com

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