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Anne Quindlen : Nature morte aux miettes de pain |
Née en 1952 à Philadelphie, Anne Quindlen, du temps qu'elle était journaliste au New York Times, avait reçu le Prix Pulitzer 1992. Aujourd'hui, elle écrit des romans (sept à ce jour), dont Contre-Coeur (Denoël, 1996), qui a été adapté au cinéma par Carl Franklin. Avec Meryl Streep, Renee Zwellinger et William Hurt. Sous le titre, allez savoir pourquoi, de Contre-Jour. L'héroïne de Nature morte aux miettes de pain (titre original : Still Life With Bread Crumbs, qu'il aurait été bien de conserver en le traduisant), s'appelle Rebecca Winter. Être et avoir été, tel est son dilemme. Aujourd'hui âgée de 60 ans, elle a été, dans les seventies, une sorte d'icône new-yorkaise admirée et célébrée pour ses photographies d'art. Dont une intitulée Still Life With Bread Crumbs qui a lancé sa carrière. Passée de mode et désargentée – et donc incapable de vivre à Manhattan faute de finances suffisantes –, divorcée de son mari qui lui a préféré une jeunette, elle s'est installée dans un petit bled de l’État de New York. Pas facile, pour elle, de passer de la mégapole à une petite bourgade où, apparemment, il ne se passe rien. Sauf
qu'il y a là de belles personnes qu'elle va apprendre à
connaître. A commencer par Jim Bates, un charpentier passionné
d’ornithologie, solitaire et secret, mais pas indifférent,
une fois apprivoisé, aux charmes de cette sexy sexagénaire
qui pense que sa vie est derrière elle. |
CLe fils de Rebecca, Ben, a dit un jour en rigolant : The artist formerly known as Rebecca Winter (« L'artiste autrefois connue sous le nom de Rebecca Winter »). Par référence, bien sûr, à un des noms de scène du chanteur Prince : The artist formerly known as Prince. « Je m'appelle toujours Rebecca Winter », s'était-elle défendue. Autre belle personne, Sarah, qui tient un salon de thé, le Tea For Two (et Plus), spécialisé dans les scones déclinés sous toutes leurs formes : au cheddar, à l'aneth, à la framboise, à la citrouille au sirop d’érable. Doucement, avec beaucoup d'humour et un redoutable sens de l'auto-dérision, Rebecca va se reconstruire dans cette petite ville de province où le temps semble s'être arrêté. Le
Library Journal dit de ce beau roman doux-amer : « Anne
Quindlen capture à la perfection la grâce et les détails
du quotidien. D'un style sobre, élégant, elle donne un
aperçu poignant du quotidien d'une photographe qui, la soixantaine
venue, découvre que la vie contient bien plus de couleurs qu'elle
n'a l'habitude d'en représenter sur ses œuvres en noir et
blanc ». Alain Sanders – Belfond |
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