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Rick Bass : Nashville Chrome Qui se souvient des Browns ? |
Nashville Chrome de Rick Bass est une biographie romancée d’un groupe, les Browns qui, dans les années cinquante étaient plus connus qu’Elvis Presley et, par la suite, littéralement vénérés par les Beatles (qui organisèrent leur tournée européenne). Soit deux frangines et un frangin. Maxine, Bonnie et James Edward (dit J.E.). Originaires de Pine Bluff (Arkansas) où, chacun en solo, ils sont des célébrités locales. Et puis Maxine et Jim Ed se lancent en duo. En 1954, ils décrochent un contrat et commencent à avoir un succès grandissant bien au-delà des frontières de l’Etat. Leur premier véritable hit, Looking Back To See (une de leurs compositions), sera classé dans le Top Ten et restera présent dans les charts tout l’été 1954 (1). En 1955, Bonnie est âgée de 18 ans. Le duo devient un trio qui fait bientôt les beaux jours du Louisiana Hayride de Shreveport. Avec des titres qui cartonnent, dont Here Today And Gone Tomorrow qui leur vaut un passage à l’Ozark Jubilee. En 1956, ils sont signés par RCA Records. Ils ont un nouveau hit avec I Take the Chance, un morceau des Louvin Brothers (l’harmonie de leurs voix y fait merveille), puis encore avec I Heard the Bluebird Sing. En
1957, Jim Ed part pour l’armée. Mais les Browns continuent
de tourner. Avec Jim Ed quand il est en permission et, quand il n’est
pas là, avec Norma, la petite dernière de la famille qui
a autant de talent que ses aînés. A l’occasion, Billy
Walker vient leur prêter main forte. |
En 1959, jackpot absolu avec The Three Bells, relecture époustouflante des Trois cloches d’Edith Piaf. Le morceau se classe à la fois dans les charts country, pop et rhythm’n’blues. Plus d’un million d’exemplaires vendus et des récompenses comme s’il en pleuvait. En 1960, leur version de Blue Christmas (en concurrence avec celle d’Elvis) atteint également des sommets. En 1963, ils sont accueilli triomphalement au Grand Ole Opry. Et puis ? Et puis fin de l’aventure pour Maxine et Bonnie qui décident de tout quitter pour se consacrer à leurs familles respectives. Encadré par Chet Atkins, Jim Ed va se lancer dans une carrière en solo. Et ça marche dans le genre country pop nashvillien. Des titres comme Morning, Bottle, You Can Have Her, A Taste of Heaven, etc., trouvent leur public. Dans les années soixante-dix, en duo avec Helen Cornelius, il donne encore plus dans le formatage « Music City » et s’essaie à l’occasion au country gospel. Il a créé à Nashville le Jim Ed Brown Theater où le Nashville Sound est à l’honneur. En 2006, le trio se reconstitua le temps d’une émission de télé. Rick Bass raconte tout ça avec beaucoup de doigté et de sensibilité affectueuse. Faisant surtout la part belle à Maxine qui, semble-t-il, est celle du trio qui a le moins bien vécu – et continue de le mal vivre – ce passage de l’anonymat au succès et de la lumière à l’ombre. On saluera au passage la solide traduction d’Anne Rabinovitch (2). Alain Sanders ________________________________________ |
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