Extrait : “L’endroit retentit de voix qui parlent fort pour couvrir On The Road Again braillé par Willie Nelson. Pour l’instant, les ventilateurs au plafond repoussent la chaleur, mais plus tard dans la soirée, ils seront inutiles : ce sera torride et plein à craquer. Lila la barmaid bavarde avec deux types au bar. J’attire son attention et je commande deux bières Shiner Bock”.

Sans aller plus loin, Willie, la chaleur, les Shiner Bock, vous l’avez compris, nous sommes au Texas. Et, plus exactement, dans une cantina située près de Brownsville, à l’extrême sud de l’Etat à l’Etoile solitaire, en face de la voisine mexicaine de Brownsville, la dangereuse Matamoros.

Mais nous allons très vite la passer, cette frontière, pour pénétrer dans ce Mexique saigné à blanc par des cartel criminels dont les “exploits” défraient régulièrement la chronique.

Au premier rang de ces gangs, un des plus puissants, les Sintas, commandés par celui que l’on appelle tout simplement “Le Chef” ou “La Navaja” (référence à son habitude de finir ses victimes au couteau…).

Pour se délasser avec ses lieutenants, El Jefe a une propriété, le Rancho del Sol, où il séjourne régulièrement. Avec une palanquée de bimbos muy calientes. Pour garder le ranch, quelque hommes triés sur le volet et soumis à une discipline de fer.

Parmi eux, Eddie Wolfe, une vingtaine d’années. Il appartient à une famille, un clan, les Wolfe, qui vivent en partie dans le Cameron County, au Texas, et en partie au Mexique. Les Wolfe sont puissants. Ils trafiquent sur tout et le reste… Et notamment les armes. Avec une règle non écrite : avant d’entrer dans le business, les enfants du clan doivent effectuer des études universitaires très poussées.

Chien fou sur le bords, Eddie a dérogé à la règle. Passé au Mexique, il s’est fait engager comme garde du Rancho del Sol par les Sintas.

Trois mois sans histoires au ranch avec, comme seuls dérivatifs, des dégagements à Loma Baja où s’activent quelques prostituées bas de gamme. Mais tout bascule le jour où Eddie craque pour Miranda, la maîtresse en titre – et forcée de l’être – du frère du Chef. Les deux tourtereaux sont bien sûr surpris et Eddie – mauvaise pioche… – tue le cocu vindicatif.

Commence alors pour Eddie et Miranda une cavale vers les Etats-Unis à travers un Mexique quadrillé par les Sintas. Ils sont partout, y compris au sein des forces de police. Une cavale dans un territoire désertique, la bien nommée Tierra del Diablo. Le seul espoir du fuyard et de sa compagne ? Que les Wolfe se mobilisent pour les exfiltrer le plus rapidement possible du guêpier dans lequel ils se sont fourrés.

Evoquant La Loi des Wolfe, la revue Publishers Weekly écrit : “Avec ce roman d’action parfaitement maîtrisé et dévoilant l’univers ultraviolent des cartels mexicains, James Carlos Blake rivalise avec les meilleurs livres de Don Wislow et de Kem Nunn”. A mon sens, il les surpasse.

J’ai déjà eu l’occasion de signaler, avec enthousiasme, le précédent ouvrage de James Carlos Blake, Red Grass River (également publié chez Rivages/Thriller). Chez le même éditeur et du même auteur, on lira aussi : Pancho Villa, L’Homme aux pistolets, Crépuscule sanglant (récompensé parle L.A. Times Book Award), Dans la peau et Un monde de voleurs.

Envie de découvrir un Mexique et un Texas loin des habituelles cartes postales ? Alors entrez dans les petits secrets de la famille Wolfe, vous ne serez pas déçus du voyage !

Alain Sanders

– Rivages/Thriller.