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Lilly West : MON TATOO |
Pour son dernier album (avec plusieurs titres en français mais, à elle, je lui pardonne tout) , Lilly West a mis les petits plats dans les grands et convoqué de solides musicos : Mr. Jay (guitares électriques, acoustiques, pedal steel, mandoline), Mikael Zaoui (basse), Thierry Bonnafé (batteries, percussions). Dans le paysage composite, et parfois disparate de la country française, Lilly West est un vrai rayon de soleil. Une gentillesse jamais prise en défaut : quand elle parle de quelqu’un, c’est pour en dire du bien (sinon, elle n’en dit tien…). Des titres en français, donc (rappelons que Lilly West est une chanteuse très appréciée au Québec, ceci expliquant cela). Tous écrits et composés par elle, comme quelques autres titres, en anglais ceux-la, dont je vais parler). Dans ces chansons, Lilly, qui est la discrétion même, se livre plus qu’à l’habitude. C’est d’ailleurs à ça que sert une chanson (surtout une chanson country) qui, somme toute, est à l’origine un poème – et un poème est une confession, une confidence – mis en musique. |
Il y a d’abord Mon Tatoo qui a donné son titre à l’album. Avec une Lilly West joueuse, taquine, un brin coquine. Son tatouage ? “Je t’ai déjà expliqué / Qu’il est bien caché, pour le toucher / Il faut avoir un laissez-passer / Tu m’as supplié d’être privilégié”. Et puis, autre titre, Cette étincelle : quelques conseils donnés à une enfant, peine de projets mais qui, un jour, s’aperçoit que la petite étincelle qui brillait et brûlait en elle est en train de s’éteindre. Alors ? Alors : “Ne perds jamais cette étincelle qui brille en toi petite fille / Ne laisse jamais personne douter de toi, douter de ta vie”. On peut imaginer que Lilly a été jadis cette petite fille… Rayon sexy, deux titres : Trop d’amour (un morceau caliente : “Tout mon corps s’emballe si fort”) et Sexy Boy (où un dragueur sûr de lui en prend pour son grade). Mais la chanson la plus émouvante de l’album, parce qu’elle révèle une blessure autobiographique, s’appelle Est-ce parce que. C’est en même temps une belle déclaration de confiance et d’amour à son mari, Kenny Saniez. Deux titres en anglais, Electric Side (clin d’œil aux danseur et Don’t Talk About Us (“parlons de tout, sauf de nous”, sage conseil…). Et puis des reprises, mais superbement revisitées, de standards : Stay The Night de James Blunt, une excellente relecture de Folsom Prison Blues de Johnny Cash, et cette bonne idée de redonner vie à On The Road Again de Willie Nelson, dans sa version anglaise et dans la version française qu’en fit jadis Sydney Allwright sous le titre Comme un vrai gamin. Cet album, qui sonne comme un album de maturité, est une étape de plus dans la carrière de Lilly West qui est une belle personne et qui, sans esbroufe, va son chemin tranquille. Avec ce credo : “Monter sur les planches des p’tits patelins / C’est toute ma vie, ma raison d’être, mon destin”, comme il est dit dans Comme un vrai gamin. Kenny et Lilly ? Ils sont my kind of people. Et je les aime avec le cœur. Alain Sanders -
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