Kinky Friedman à Paris
That’s my kind of people !

 

L’endroit où il fallait être le 5 octobre dernier, c’était à L’Archipel, boulevard de Strasbourg à Paris, où l’on recevait le chanteur country, par ailleurs auteur de polars (1), Kinky Friedman. Oui, c’est là où il fallait être mais c’est là où, curieusement, tout le petit monde de soi-disant cadors de la country n’était pas. Il est vrai que là il n’y avait pas de picaillons à gratter…

Alors on s’est retrouvé entre vrais amoureux de la real thing : une poignée de Français et une majorité d’Américains de Paris qui n’auraient raté pour rien au monde ce rendez-vous.

Surnommé le « Frank Zappa de la country », Richard « Kinky » (2) Friedman a vécu à Palestine, Texas, et vit la plupart du temps à Kerrville, Texas. En 1971, il fonde les Texas Jewboys et va connaître un certain succès avec des titres comme Sold American, Ride’em Jewboy, Asshole From El Paso, The Ballad of Charles Whitman, etc. Tous titres qu’il nous a chantés plus (la bière et le Jameson aidant…) quelques autres. Avec le talent de ses deux sidemen, deux complices plutôt, musiciens d’exception, Little Jewford et Washington Ratso.

Après avoir fait – aussi – l’acteur dans des films d’horreur (dont Massacre à la tronçonneuse), Kinky a commencé d’écrire en 1986, s’imposant très vite en pratiquant une auto-fiction rarement égalée en littérature. Comme l’a dit Willie Nelson, qui a participé à un album d’hommage à Kinky, Pearls In The Snow, « Kinky est notre meilleur auteur de romans policiers depuis Dashiell Machin-Chose [il veut dire Dashiell Hammet, bien sûr]. »

Le show de Kinky Friedman est entrecoupé de blagues (ses échanges avec Little Jewford sont désopilants), d’anecdotes, de grandes goulées de bière et de whiskey, de tranquilles délires politiquement incorrectes et, à L’Archipel, il s’est même mis à nous lire carrément un chapitre de son dernier livre, chapitre tout emprunt de piété filiale à l’égard de son père, Tom, héros de la Seconde Guerre mondiale.

Le détective des polars de Kinky, le Kinster, qui n’est que la démarque de Kinky, lui-même, vit dans un loft de New York, entre son buste de Sherlock Holmes et sa chatte, buvant expresso sur expresso (le tout accompagné de Jameson) et fumant des cigares gros comme des barreaux de chaise. Eh bien Kinky à Paris, tout pareil ! Je dois dire que j’ai bu du petit lait (ce qui est rare…) en le voyant allumer, sur scène, un de ses barreaux de chaise. Formidable pied-de-nez aux culturistes de la line dance (qui se réunissent dans des salles de gym éclairées au néon, qui ne boivent que de l’eau (et encore, à condition de ne pas la payer) et s’étranglent dès qu’on allume une cibiche ou un cigarillo… Kinky Friedman ? That’s my kind of people !

A.S.

(1) Ils sont publiés dans la collection Rivages/Noir : Dieu bénisse John Wayne, Meurtre au Lone Star Café, N. le Maudit, Une fessée pour Watson, Elvis, Jésus et Coca-Cola, etc.
(2) Kinky signifie « le frisé », mais aussi « le tordu ».

De gauche à droite : Little Jewford, Kinky Friedman, Whashington Ratso (RM)

 

Washington Ratso (RM)

 

Kinky, un brin pensif (RM)

Little Jewford

 

Même de dos ça swingue...

 

Deux vrais complices

Kinky et Guy Moraly (RM)

 

Kinky et René Moreau (RM)

 

Kinky et Alain Sanders (GM)

Photos : René Moreau (RM) et Guy Moraly (GM)

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