Comme un shot de bourbon...

Chris Offnut  : Kentucky Straight

 

Originaire du Kentucky et issu d'une famille de « Petits Blancs » pauvres – c'est un coal miner's son comme la country queen Loretta Lynn est une coal miner's daughter –, Chris Offutt a publié Kentucky Straight en 1992. Les éditions Gallmeister viennent de le republier. Avec une nouvelle traduction (premières éditions en France : la Noire de Gallimard en 1999 et Folio Policier en 2002).

Neuf nouvelles, des short stories qui en disent long : « La sciure » ; « Élévation » ; « Ceux qui restent » ; « Mauvaise herbe » ; « Dernier quartier » ; « Le fumoir » ; « Blue Lick River » ; « Tante Granny Lith » ; « Le billard ».

A l'époque de la parution de Kentucky Straight, qui était son premier recueil (depuis il a notamment écrit trois romans et collabore à des séries télé à succès comme Weeds, True Blood, Treme), les grands de la littérature américaine ont tous salué ce new comer enraciné dans un Kentucky que l'on ne trouve pas sur les cartes. Jim Harrison salua « un recueil extraordinaire ». Et James Salter : « Venu des collines, dur comme un chêne, dans ses meilleures histoires Chris Offutt fait penser à D.H. Lawrence ». Bref, Offutt est de la famille. Des histoires sauvages, écrites sur le fil du rasoir, avec des gens rudes qui, très jeunes, ont surtout appris le sens du mot « survie ».

Quelques citations d'un redneck qui connaît et aime les hillbillies :

« Par ici, on juge un homme sur ce qu'il fait et ce qu'il a dans la tête » (« La sciure »)

« Bobby se pencha en avant et vit l'espace où aurait dû se trouver sa jambe. Il tomba en arrière en éclatant d'un rire perçant. Coupez l'autre, dit-il. J'ai besoin d'aucune des deux » (« Élévation »)

« Z'avez déjà remarqué que l’eau de la ville a un goût de tuyau ? » (« Mauvaise herbe »)

« Les impies seront réduits au silence des ténèbres » (« Dernier quartier »)

« Les Melungeons vivaient au plus profond des collines, ils n'avaient pas leur pareil pour la traque te la chasse. Ils étaient déjà là quand les colons européens ont débarqué » (« Le fumoir »)

« Pas de grabuge, pas de jeux d'argent, demoiselles bienvenues » (« Le billard »).

La vie simple de gens simples ? Non. Comme dans la country music, les histoires de gens ordinaires qui vivent des choses extraordinaires...

Alain Sanders

– Gallmeister

 

 

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