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Pendant
la Seconde Guerre mondiale, le père de George W. Bush Jr, George
Bush Sr, avait lui aussi létoffe des héros
Les
18 ans de Bush Sr tombent exactement une semaine après la bataille
de Midway. Et une semaine auparavant c'est-à-dire le jour
même de son anniversaire le jeune homme s'est engagé
dans la Navy. Malgré l'opposition de son père.
Il
n'a pas 19 ans quand il reçoit ses galons d'officier et
ses " ailes " de pilote. Ce qui fait de lui, à
l'époque, le plus jeune pilote de la Navy.
Volontaire pour toute mission de guerre, il est nommé sur
l' " USS San Jacinto " qui transporte vingt-quatre F6F
Hellcats et 9TBM (Torpedo Bombers, des bombardiers sortis de General
Motors, d'où le " M " de TBM).
Pilote de bombardier, Bush effectuera 58 missions de combat et
totalisera 1 228 heures de vol. Pendant la bataille des Marianne,
les Japonais lanceront plus de 300 avions contre les navires américains.
Les pilotes US n'auront que le temps de décoller en catastrophe
pour éviter que leurs avions ne soient pris dans l'enfer
de ferraille et de feu déclenché par les Nippons.
Au cours de cette évacuation, le bombardier de Bush, victime
d'une fuite d'huile, s'écrasera en mer. Bush et ses deux
compagnons, indemnes, seront récupérés par
le destroyer " USS Bronson " et, deux jours plus tard,
transférés sur le " San Jacinto ".
Le ler septembre 1944, l'escadron VT-51 auquel Bush appartient
(le VT-51 Squadron appartenait originellement à la 3e Flotte
mais avait été rattaché à la 5e Flotte
et à la Task Force 58) reçoit mission d'aller détruire
les stations radio japonaises de Chichi-Jima sur les îles
Bonin. La destruction de ces stations conditionne le succès
de l'assaut américain contre les îles Palau. |
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Bush,
après sa récupèration miraculeuse, en pleine
mer, par le sous-marin Uss "Finback"
A
bord de l'USS "San Jacinto" en 43. Contre l'avis de son
père, il s'est engagé dans la Navy le jour de ses
18 ans |
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Ce
n'est pas une mission facile. Un des compagnons de Bush, Milton
Moore, en témoigne :
Ils disposaient d'une sacrée défense anti-aérienne
dans le coin. De quelque côté que vous abordiez,
vous étiez sûr d'être pris dans des tirs croisés.
L'attaque fut menée. Sans succès. Bien quendommagées,
les stations continuaient d'émettre. Le Squadron Leader
fut alors très net :
Y'a qu'une solution, les gars : faut y retourner demain.
Il fallait d'autant plus y retourner que l'assaut contre Pelein,
l'une des îles de l'archipel des Palau, était prévu
le même jour. Son travail de destruction achevé,
l'escadron VT-51 devait rejoindre, à 800 km de là,
les forces de l'amiral Halsey, commandant de la 5e Flotte.
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George Bush (le 2e agenouillé àpartir de la gauche) sur le pont de l'USS "Finback" avec son Èquipage |
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A
7 h 15, ce matin-là, huit Helldivers, douze Hellcats et
trois Avengers décollèrent de l'USS Entreprise.
Avec, en prime, 4 bombes de 250 kilos chacune...
Echaudés par l'attaque du jour précédent,
les Japonais sont en alerte. Dans " Soldier of fortune "
(novembre 1988), Don McLean note :
Le Squadron Leader, Don Melvin, conduisit les deux premiers
bombardiers jusqu'à leurs cibles, réussissant à
détruire une tour émettrice et à endommager
sérieusement les bâtiments de soutien. Maintenant,
toute la défense anti-aérienne était dirigée
contre les Avengers et Bush, suivi par Milt Moore, était
en plein dans le champ. Bush plongea dans le maelström de
la flak et fut touché de plein fouet dans son réservoir
d'huile, ce qui mit le feu à son moteur. Melvin dira plus
tard : "Vous auriez pu voir la fumée à des
centaines de miles." |
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Environné
par les flammes, aveuglé par la fumée, l'avion piquant
du nez, Bush aurait pu se débarrasser de ses bombes et
foncer à toute vitesse vers la mer dans l'espoir de se
" crasher " le plus près possible du " San
Jacinto ". Il n'en fit rien. Il fit même exactement
le contraire, franchissant du même coup cette imperceptible
frontière qui sépare le courage ordinaire de l'héroïsme.
Mais le plus simple est encore de reproduire intégralement
la citation qui accompagna la " distinguished Flying Cross
" qui fut remise plus tard au jeune homme :
" Pris sous un feu anti-aérien intensif, son avion
fut touché, prit feu, commença à perdre de
l'altitude. Malgré la fumée et les flammes, il continua
son attaque et porta de sérieux coups à la station
de radio avant de s'éjecter de son avion. Son courage et
son indifférence pour sa propre sauvegarde, à la
fois par son attaque malgré une flak intense et précise
et la continuation de sa mission malgré son avion en feu,
sont un accord avec les plus hautes traditions de l'Aéronavale
des Etats-Unis d'Amérique. " |
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G.
B., pilote de l'US Navy |
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Plus
sobrement, Bush commente :
Je me rendis compte que j'étais dans un sérieux
pétrin, quand jai vu les flammes commencer à
lécher les ailes et à remonter tout le long, en
direction des réservoirs d'essence. A cause de la fumée,
je ne pouvais voir aucun des instruments. Il y avait une procédure
pour entrer en contact avec les sous-marins croisant dans la
région, ou au moins essayer de le faire... Vous aviez
juste à utiliser une certaine fréquence. Mais
je ne savais pas si je pouvais transmettre ou pas...
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Après
avoir accompli sa mission de bombardement, Bush foncera vers la
mer pour permettre à son équipage de sauter en parachute.
Lui-même sautant au dernier moment, Bush s'assommera contre
l'appareil et son parachute s'accrochera à la queue de
l'avion, provoquant la déchirure de plusieurs panneaux.
Malgré une chute accélérée, du fait
de ces déchirures, Bush va pouvoir nager jusqu'au pneumatique
de sauvetage qui, par chance, se trouve à quelques brasses,
et y grimper.
Sauvé
? Pas tout à fait. De l'île, les Japonais ont suivi
la chute du TBM et, ayant repéré le pneumatique,
mirent deux bateaux à la mer pour essayer de capturer le
rescapé. Ils en seront dissuadés par un Avenger
et des Hellcats qui les contraignent à regagner leur point
de départ.
Sérieusement blessé à la tête et encore
choqué de son impact brutal avec l'eau, Bush s'emploie
surtout à empêcher que son embarcation ne dérive
vers l'île ennemie. Il ramera ainsi pendant des heures.
Avec les mains... Jusqu'au moment où il va voir se dresser
devant lui un périscope. Ami ? Ennemi ? C'est un américain,
l' " USS Finback ". Cette fois, il est sauvé.
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Au mont Rushmore |
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Mais
le sous-marin est en mission de patrouille dans des eaux contrôlées
par les Japonais et Bush n'est pas au bout de ses peines :
Nous fûmes bombardés alors que nous faisions
surface. Nous avons coulé pas mal d'ennemis et le capitaine
fut décoré de la Silver Star pour les exploits de
son sous-marin lors de cette patrouille. Mais ces bombardements...
ce bateau qui tremblait de toutes parts... et ces types qui disaient
: " Oh, c'est tombé loin... ", c'était
d'un drôle... Ils me disaient que ce devait être affreux
de piloter un avion. Mais je pensais en moi-même qu'il était
encore plus horrible d'être assis dans le truc-là.
En avion, vous pouvez toujours faire quelque chose, mais là-dedans
là-dessous...
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Thanksgiving,
Nov. 90 |
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Pour
tuer le temps et combattre surtout cette impression de vivre dans une
boîte de sardines, Bush se porte volontaire pour les tours de
garde avec l'équipage. Sa mission terminée, l' "
USS Finback " regagna son port d'attache, Pearl Harbor, et Bush
se vit offrir la possibilité de rentrer au pays.
Ce n'était pas son style. Après un repos bien mérité
à Honolulu, il choisit de revenir, à peine deux mois après
avoir été " crashé ", sur le " San
Jacinto ". Il reprend alors ses missions de bombardements sur des
navires ennemis et des cibles terrestres aux Philippines.
Rappelé aux Etats-Unis en décembre 1944 pour un stage
de perfectionnement avant l'assaut final contre le Japon, il terminera
la guerre avec le grade de lieutenant, titulaire de la Distinguished
Flying Cross et de trois Air Medals.
Apprenant par la suite que les Japonais n'hésitaient pas à
utiliser le foie des pilotes US capturés pour agrémenter
leur " sukiyaki " et leurs soupes, Bush aura ce seul commentaire
:
Jétais maigre comme un clou. Jaurais fait
difficilement un hors-duvre. |
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