Lindwood Barclay fait partie du clan très fermé des très grands du thriller. Pour s'en convaincre, il suffit d'égrener quelques-uns des titres de ses livres, tous des best-sellers : Cette nuit-là (2009), Les Voisins d'à côté (2010), Ne la quitte pas des yeux (2011), Crains le pire (2012), Mauvais Pas (2012), Contre toute attente (2013), Mauvais Garçons (2013), Fenêtre sur crime (2014), Mauvaise Compagnie (2015), Celle qui en savait trop (2015), Mauvaise Influence (2015), etc. Tous ces ouvrages sont publiés en France chez Belfond (et ensuite chez J'ai Lu).

La Fille dans le rétroviseur est son douzième roman publié en France. A peine sorti, il a connu le même succès – mérité – que les précédents.

Cal Weaver, détective privé de son état, ex-policier, est à la ramasse. Depuis la mort de son fils, Scott, qui s'est apparemment jeté du haut d'un immeuble sous l'effet d'hallucinogènes, tout part à vau-l'au. Sa femme Donna est plus que dépressive et lui n'a qu'une obsession, retrouver le (ou les) salopard(s) qui ont fourni la drogue au gamin.

Une nuit, alors qu'il rentre chez lui, la fille du maire de la ville, Claire Sanders, lui demande de la ramener chez elle. Il hésite. Jamais conseillé à un quadra de prendre en stop, de nuit de surcroît, une ado, et de surcroît sexy.

Mais Claire, qui semble en détresse, lui ayant rappelé qu'elle était dans la même classe que son fils, il se laisse convaincre et la fait monter.

En cours de route, l'ado demande de s’arrêter quelques instants dans un café pour aller aux toilettes : « Je me sens malade », prétexte-t-elle. Quelques minutes plus tard, elle revient et remonte dans la voiture. Sauf que cette passagère n'est pas Claire (c'est le cas de le dire...), mais son amie Hannah...

A partir de là, la vie de Cal Weaver est prise dans un tourbillon. D'abord parce qu'il veut retrouver Claire qui n'est pas rentrée chez elle et que Hannah, qu'il a déposée en chemin, a été retrouvée, elle, mais assassinée.

Harcelé par la police, qui trouve son histoire suspecte, ayant à gérer sa femme et ses relations avec le chef de la police (qui se trouve être son beau-frère), confronté au maire qui est un curieux personnage, Cal essaie de reconstituer un puzzle diabolique. Drôles de ville, drôles de gens, drôle d'histoire d'un homme enfermé dans sa cave depuis des années.

Lindwood Barclay dynamite les cadres convenus du polar dans une petite communauté où tout le monde se connaît, où la police et le maire sont tout sauf de bons amis, où une jeunesse sans repères part en quenouille.

On croit, à un moment du livre, tenir la solution de tous ces mystères. On se trompe. On entrevoit bientôt une autre explication. On se trompe encore. Il faudra attendre la toute fin , et presque au-delà, pour avoir enfin les clefs de l'énigme.

Lindwood Barclay ne ménage pas ses lecteurs. Il les balade de rebondissements en rebondissements pour leur asséner, in fine, le coup de grâce. Passionnant et glaçant !

Alain Sanders

– Editions Belfond