Une nuit d'encre. Au cœur du bayou balayé par une tempête infernale, Hiram se bat pour garder sa barque à flot. A ses côtés, Miranda, sa fille, âgée de 11 ans, une sorcière effrayante, Iskra et, dans un coin de l'embarcation, un « quelque chose » indéfinissable enveloppé dans un linge sanguinolent.

Le bateau accoste tant bien que mal. Hiram et Iskra s'enfoncent dans la forêt et disparaissent dans les ténèbres. Miranda reste seule. Elle se penche sur le pauvre colis sanglant et découvre qu'il s'agit d'un bébé. Mais pas de n'importe quel bébé, ce serait trop simple : un bébé mutant... Elle va tout faire – vraiment tout faire et même l'indépassable – pour protéger cet étrange enfant. Face aux forces humaines les plus hostiles, mais aussi face à des puissances surnaturelles menaçantes.

La Fille du batelier, second roman d'Andy Davidson (son premier, Dans la vallée du soleil, a été publié chez Gallmeister en 2020), est ce qu'on appelle un thriller gothique. Un genre qui a ses adeptes, mais aussi ses détracteurs heurtés qu'ils peuvent être par des situations abracadabrantes. En l’occurrence, fans du genre ou réticents dudit genre pourront s'accorder sur les vertus de cette ébouriffante histoire : une écriture, une force littéraire et une imagination qui défie la routine des jours...

EIskra et sa magie noire, Miranda et son protégé, les créatures du bayou nous plantent effectivement, comme l'a écrit un critique américain, « une flèche dans la tête et dans le cœur ».

Alain Sanders

– Gallmeister