Bien qu'assez éloignée de son titre original, Wishin' and Hopin', l'histoire de Felix Funicello, élève de CM2 à l'école Saint-Louis-de-Gonzague, est truffée de tendresse et d'une drôlerie qui rappellera aux lecteurs français un certain Petit Nicolas.

Nous sommes en 1964. A Saint-Louis-de-Gonzague, dirigé par Mère Philomène, une main de fer dans un gant d'acier, Felix et ses camarades, Lonny Flood, Franz Dunio, Rosalie Twerski, Pauline Papelbon, etc., mènent leur petite vie routinière de gamins dans une petite ville sans histoire(s).

Deux événements vont venir bouleverser ce tranquille ronron. Le premier, c'est le jour où leur institutrice, Sœur Dymphna disjoncte. Elle est remplacée par une Québecoise, Marguerite Fréchette, talons hauts, pulls moulants et jupes fendues. En charge d'enseigner la conversation française aux CM2, elle est quelque peu atypique dans cet environnement conventionnel.

Le second, c'est l'arrivée, en cours d'année, d'Evgueniya « Zhenya » Kabokava dont la famille a fui l'Union soviétique via la Norvège. Elle jargonne un anglais plus qu'approximatif, elle est délurée et elle a déjà du monde au balcon... Ce qui va troubler Felix et, plus encore, Lonny Flood, le « grand » de la classe : il a treize ans quand les autres n'en ont que dix. D'un seul coup d'un seul, les mystères du sexe font leur entrée dans la paisible école catholique...

Nous sommes dans les sixties. Avec ses références incontournables : les Beatles, Frankie Avallon, Bing Crosby, le film Marcelino, pan y vino, les Chrysler Newport, les Buick Riviera, la menace communiste, Goldfinger, la rivalité Lyndon B. Johnson-Barry Goldwater, Jody et le faon (au programme des CM2), Ricky Nelson, les bonbons Life Saver, la série Dragnet, Ronald Reagan (qui à l'époque n'est encore qu'un acteur), les biscuits Pillsburry, la chanson de Brenda Lee, Rockin' Around the Christmas Tree, etc.

En décembre, chaque année, l'école monte un spectacle pour célébrer Nöel. Avec, cette année-là, la proposition – contreversée – de Marguerite Fréchette de mettre en scène des « tableaux vivants » : l'Annonciation, les bergers dans leurs champs, les Rois Mages, la Nativité. Ce qui donne lieu à une belle empoignade chez les filles pour savoir qui aura l'honneur d'incarner la Vierge Marie.

Le Washington Post a dit de ce roman très pagnolesque par ailleurs (genre Le temps de seccrets) : « Un roman comme une célébration de la vie, aussi bête et bourrée de défauts que merveilleuse. Felix est le guide drôle et touchant de cette histoire qui ne cesse jamais de vibrer ». Le vert paradis des amours enfantines...

Alain Sanders

– Belfond