Le dernier album d’Eddy Ray : InEddy.
In French dans le texte…

 

C’est toujours un pari, pour les chanteurs et les groupes country français, que de vouloir enregistrer – et des chansons inédites, pas des adaptations de succès américains – dans notre langue. Un pari risqué parce que, nous avons souvent eu l’occasion de le dire, la country music se coule dans l’anglais et que le français se prête mal, même avec des orchestrations ad hoc, à cet exercice.

Reste que, conscients du fait qu’un des handicaps de la propagation de la country en France vient de ce que la plupart des Français (parce qu’ils ne font guère d’efforts dans ce sens) n’entravent que dalle à la langue de Hank Williams certains, et Eddy Ray n’est ni le premier ni le dernier, ont décidé de sauter le pas. Au moins le temps d’un album.

Eddy Ray Cooper, qui a fait en 2007 l’ouverture de Country Rendez-Vous de Craponne-sur-Arzon (et ça, c’est une référence absolue), n’a plus rIen à prouver. Cet homme en noir, qui est aussi un homme en or, a le country boogie dans le sang et du rockabilly dans les veines.

Son dernier album, si l’on excepte les deux bonus qui nous ravissent (des covers de Big River et de Get Ryth’m), est composé de dix titres. Tous en français. Et tous écrits par Eddy Ray soi-même.

Appuyé par des musicos français hors-pair (Bruno Liger, Français Calais, David Ciacobetti, Lionel Wendling, Vinidi, Philippe Bourgeois, Stéphanie Valentin, Luc Ramirez à la trompette sur Fashion Victim), Eddy Ray assure grave comme on dit. Un morceau comme Antibes Boogie, hommage déférent au Dans les rues d’Antibes de Sydney Bechet, tient largement la route et donnera à tous les danseurs, et pas seulement country, des fourmis dans les jambes.

On aime aussi, parce que l’inspiration est là doublement country, Gloire publique, même si Eddy Ray nous semble un brin optimiste lorsqu’il chante : « Voulez-vous mes amis que je vous dise / C’est l’histoire d’une grande entreprise / Country music, danse en ligne s’harmonisent. » Si seulement c’était vrai. Hélas… Et puis, question couleur locale, outre Antibes Boogie, on retiendra Resto-Motel et sa chanteuse country’n'western dans un rade où un type ne boit pas un Jack Daniels mais une… anisette.

 

Eddy Ray Cooper, qui a testé ses chansons in French dans le texte lors de ses différents concerts, nous dit qu’elles sont très bien reçues par un public « enchanté de comprendre ce qu’on lui chante ». Tant mieux si cela amène ce même public à pousser un peu plus loin son intérêt. Par exemple en s’intéressant aux chansons écrites en anglais par Eddy Ray ou à ses excellentes relectures de Hank Williams, Johnny Cash, Elvis Presley et tutti frutti. Ce serait la preuve qu’un peu de didactisme, genre : « Apprenez à écouter avant de danser », peut porter ses fruits…

A.S.

Informations :

+33 (0)6 85 04 6397 et
http://www.eddyraycooper.com

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