Le dernier CD d'Edday Ray Cooper :
Thirty & Eight

 

Après Tender Rock (1996), Solitaire (2003), Live in Juan-les-Pins (2004), I Save My Soul (2006), InEddy (2008), un album live au Country Rendez-Vous de Craponne (festival qui n'existe désormais plus), Eddy Jase et Behind Johnny Cash, Eddy Ray Cooper, plus rockabilly et country rock que jamais (la vraie country, ne lui parlez jamais de country pop), nous revient avec un album de onze titres, Thirty & Eight.

Cela fait des années – et de longues années déjà – que nous suivons la carrière d'Eddy avec affection. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup. Pour son talent, cela va sans dire. Mais aussi pour son infinie gentillesse. Je garde comme de précieux souvenirs certains de ses concerts où, m'appelant à le rejoindre sur scène, il m'invitait à chanter avec lui Goodnight Irene. Dans ces instants-là, le roi – et même le King, sorry Elvis ! – n'était pas mon cousin...

Arthur Rimbaud est né à Charleville. Il en est parti dès qu'il le put. Eddy Ray Cooper est né à Mézières, et donc à Charleville-Mézières, les deux villes étant désormais – et depuis longtemps – réunies dans un même destin peu rimbaldien il faut bien le dire... . Il va en partir très jeune, avec ses parents, qui sont de nationalité italienne, pour vivre à Mesagne, une petite ville de la province de Brindisi, dans le sud de l'Italie.

A l'instar des chanteurs country US qui ont souvent fait leurs premières armes dans les chœurs des Églises baptistes, méthodistes, presbytériennes, il chante dans la chorale de l'église San Carmine. Mais pas vraiment de la country...

A 18 ans, il choisit de faire son service militaire en France et, plus précisément, à Nancy. Hébergé chez un sien cousin à Sedan, il va découvrir – et sa vie en sera à jamais changée – Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Gene Vincent et bientôt Hank Williams, Johnny Cash, Merle Haggard (et tutti quanti comme on dit du côté d'Adriano Celentano...).

Installé dans le Midi, sur la côte d'Azur, il fonde son premier groupe, Sweet Nashville. Le reste pourrait se raconter au fil des concerts, des festivals et des albums que nous avons rappelés. Le « plus » d'Eddy ? Il écrit ses textes et il compose ses musiques. Dans la langue de Johnny Cash et dans celle de Brassens, en anglais et en français.

Mais, au moment où je vous dis qu'il est auteur-compositeur, je reviens sur son dernier album, Thirty & Eight parce que, sur les onze chansons du CD, deux ont été écrites – exception qui confirme la règle – par l'excellent Georges Carrier : The Sing Along Song et The Line Dancer Song. Et cette dernière fait mon ravissement avec un refrain qui devrait autant marquer l'histoire de la chanson en général, et de la country en particulier, que le I shot a man in Reno/ Just to watch him die dans le Folsom Prison Blues de Johnny Cash. Chez Carrier, ça court ainsi :

« Tonite I'm gonna shoot a line dancer/ No matter what people say/(...)/ So I stand up and pull out my pistol/ I fire and give a rebell yell ». Soit in French : « Ce soir je vais flinguer un line dancer/ Peu importe ce que diront les gens/ (…)/ Je me suis levé, j'ai sorti mon arme/ J'ai tiré en poussant le cri des rebelles ». Le tout mis en musique par Eddie, croyez-moi, ça le fait !
Mais que cela ne vous dispense pas de la découverte des autres chansons de l'album ! Avec des petits trésors comme RIP Mr. Diet (là, c'est les régimes qu'on flingue), Gas, Grease, Tools & Water (qui rappellera aux connaisseurs Beer, Baits & Ammo), That's All Right With Me (entre Bob Wills et Go, Cat, Go!), Sweet Melody, etc. De la belle ouvrage. Mais je vous laisse, je vais prendre des nouvelles des line dancers et autres remueurs de popotins...

Alain Sanders

www.eddyraycooper.com

 

 

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