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Adieu à Doris Day La petite fiancée de l'Amérique |
Née dans l'Ohio en 1922, dans une famille d'origine allemande, Doris Kappelhoff (elle ne deviendra Doris Day que dans les années quarante), avait une formation de danseuse. Et un rêve : faire carrière à Hollywood, façon Fred Astaire et Ginger Rogers, avec son partenaire de danse, Jerry Dougherty. Le
destin en décidera autrement. Un grave accident de voiture, plusieurs
fractures de la jambe droite et un an de rééducation.
Une année qu'elle va mettre à profit en écoutant
du jazz et du blues à la radio et en reprenant – elle est
servie par une voix de crooner – les morceaux à la mode.
Elle ne peut plus danser (en fait, plus tard, elle redansera –
et de quelle façon ! – dans ses films) ? Elle
chantera. Et sous le nom de Doris Day désormais. |
Avec le groupe Les Brown, elle va enregistrer 42 chansons dont l'inoubliable Sentimental Journey. Elle va quitter Les Brown pour épouser le tromboniste de Bing Crosby, Al Jorden. Ce n'est pas un bon choix. Al Jorden n'est pas une bonne personne. Elle le quittera très vite. Revenue chez Les Brown, elle épouse le saxophoniste du groupe. Pas terrible non plus.Ce mariage ne tiendra guère. Ce qui tient, en revanche, c'est son contrat avec la Warner Bros. Elle tourne son premier film, Romance à Rio, en 1948, et enchaîne dès lors plusieurs films musicaux (où elle chante, bien sûr) : La Femme aux chimères (1950), Il y a de l'amour dans l'air (1949) et, surtout, l'excellent La Blonde du Far-West (1953) où elle tient le rôle d'une adorable Calamity Jane alors que l'originale était une mégère peu avenante. Elle donnera la réplique aux plus grands, de Rock Hudson à Gary Grant en passant par James Cagney et elle tournera avec des géants : David Butler, Alfred Hitchcock, Michael Curtiz, Charles Vidor, Andrew McLaglen. Avec de belles réussites : Confidences sur l’oreiller (1959), L'Homme qui en savait trop (1956), Piège à minuit (1960), Le Ranch de l'injustice (1967), etc. En 1968, elle arrête le cinéma et commence une carrière à la télé. Elle aura sa propre série, The Doris Day Show. Estimant avoir fait le tour de la question au bout de cinq ans, elle se retire du show-business et se consacre à la défense de la cause animale. En 1975, elle publie son autobiographie, Doris Day, Her Own Story, où elle raconte son parcours et ses rêves. Il n'est pas interdit, même si la carrière cinématographique de Doris Day est loin d'être négligeable, de lui préférer sa carrière de chanteuse (d’ailleurs souvent liée aux films qu'elle tourna). Elle a couvert la plupart des styles musicaux. Une carrière qui peut être divisée en deux périodes. La première va de 1947 à 1957. Avec les albums des Columbia Records souvent réalisés à partir des films musicaux et des morceaux que Doris y interprétait. La seconde court de 1957 à 1967. Avec des albums plus personnels et des duos d'exception avec, notamment, Frank Sinatra, Frankie Laine, Guy Mitchell, Bing Crosby, Dinah Shore. Citer tous ses titres relèverait de la gageure : il y en a plus de six cents ! Mais comment passer à côté de Que Sera Sera, Sentimental Journey, When I Fall in Love, I'll Never Stop Loving You, Day by Day, Everybody Loves a Lover, Cheek to Cheek, Let's Fly Away, On the Sunny Side of Street, The More I See You, Night and Day, etc. Des films, des chansons, des livres pour la raconter (Considering Doris Day de Tom Sanpietro, Que Sera Sera the Magic of Doris Day de Pierre Patrick et Garry McGee, par exemple). Mais aussi la Doris Day Pet Foundation, son association pour la défense des animaux qui lui survivra. Une initiative pour laquelle elle avait reçu le soutien du président Ronald Reagan (avec lequel elle avait partagé l'affiche en 1952 dans le film Winning Team : belle équipe gagnante, en effet!). En 1964, Doris Day avait tourné dans Ne m'envoyez pas de fleurs de Norman Jewinson. Qu'elle ne nous en veuille pas, mais nous n'obéirons pas à cette injonction : cette grande dame mérite toute notre admiration et notre affection fleurie. Alain
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