Ambrose Bierce : A la dérive

Un écrivain américain majeur

 

Il y a quelque temps, les éditions Le Dilettante publiaient Les Fables de Zambi d’un écrivains américain majeur (et méconnu en France), Ambrose Bierce (1842-1913).

Grâce aux éditions du Castor Astral, nous découvrons un recueil de ses nouvelles qui relèvent de ses premières œuvres de fiction, des nouvelles publiées en Angleterre en 1874, sous le pseudonyme de Dod Grile.

Ambrose Bierce reste, à ce jour, l’auteur mythique du Dictionnaire du Diable.

Bierce est né en 1842 dans une ferme de l’Ohio. Benjamin d’une fratrie de huit enfants, il s’engage en 1861, pendant la guerre de sécession, dans un régiment de volontaires de l’Indiana. Côté nordiste donc (nobody’s perfect…). Il sera gravement blessé à la bataille de Kennesaw Mountain.

Après une expédition topographique en territoire sioux avec le général Hansen, il se fixe à San Francisco. Il réussit à placer des billets satiriques dans les journaux et devient assez vite un rédacteur très en vue. Ce qui lui permet d’épouser, en 1871, la fille d’un riche prospecteur. Le couple part en voyage de noces en Angleterre. Le pays leur plaît : ils y resteront jusqu’en 1875 !

De retour aux Etats-Unis, Bierce est nommé rédacteur en chef de The Argonaut. Deux ans plus tard, il part prospecter dans les Black Hills au Dakota. De 1881 à 1886, il va occuper le poste de rédacteur en chef de l’hebdo satirique The Wasp.

En 1877, il rejoint le San Francisco Examiner du richissime Randolph Hearst. Puis il s’installe Washington.

C’est à cette époque qu’il publie Histoires de civils et de soldats (1871), De telles choses sont-elles possibles (1892), Fables fantastiques (1899), et son fameux Dictionnaire du Diable (1906).

En octobre 1913, il parrt pour le Mexique pour, dit-il, faire un reportage sur l’armée de Pancho Villa à Ojinaga. A partir de 1913, on perd totalement sa trace. Le mystère de cette disparition ne sera jamais éclairci.

Préfacier et traducteur de A la dérive, Thierry Beauchamp écrit : “Ces contes mensongers, avec leur cocktail détonant de fantaisie, de dérision et de cynisme, évoquent aussi une période marquante de la littérature américaine au cours de laquelle des écrivains comme Twain, Bierce et Harte s’efforcent de traduire dans leurs œuvres le génie particulier du pionnier de la frontière, et plus spécifiquement de son humour fondé sur le canular et l’exagération cynique”.

Dans un article intitulé “Esprit et humour”, paru dans le San Francisco Examiner en mars 1903, Bierce écrit : “L’humour est tolérant, ses moqueries sont des caresses ; l’esprit poignarde, demande pardon et en profite pour retourner le couteau dans la plaie. L’humour est un vin doux, l’esprit un vin sec, et nous savons lequel préfèrent les connaisseurs. Ils peuvent se fondre dans l’un et l’autre, former un mélange acceptable”.

Inédits en France – et en français –, ces contes manient l’humour noir, l’absurde et le macabre, faisant de Bierce un véritable précurseur du comique moderne.

Alain Sanders

– Le Castor Astral.

 

 

Tous droits réservés - Country Music Attitude 2015