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Craig Johnson :
Dark Horse |
Dark Horse est le cinquième opus des aventures de Walter – Walt pour les intimes – Longmire, shérif d’un petit comté du Wyoming, après Little Bird, Le Camp des morts, Enfants de poussière et L’Indien blanc (qui l’avait entraîné loin de son territoire et jusque chez les Yankees, à Philadelphie). Un mot, d’abord, du titre que la traductrice du livre a eu raison de ne pas traduire car nous n’avons pas vraiment d’équivalent en français. Un dark horse, ce pourrait être ce qu’on appelle – et, là encore, toujours pas en français d’ailleurs – un outsider. Mais c’est aussi – et c’est le cas en l’occurrence – quelqu’un qui ne se dévoile pas tout de suite, qui avance incognito. Craig Johnson précise : « L’origine de l’expression dark horse réside dans l’histoire d’un éleveur du XIXe siècle ; il arrivait dans une ville inconnue et il prétendait que sa monture était un cheval de bât ordinaire, alors qu’en vérité c’était un étalon noir extrêmement rapide. Il faisait participer son cheval à une course et, lorsqu’il l’emportait (à la grande surprise des habitants), il empochait l’argent du prix, ainsi que bon nombre de paris, et repartait à la recherche d’une communauté tout aussi crédule. » Là, tout commence le jour où l’on confie à Walt la garde d’une prévenue, Mary Barsad, en attente de transfert dans les trois semaines qui suivent pour être jugée. Une affaire simple apparemment. Elle a tué son mari, Wade, de six balles dans la tête après que ce dernier a mis le feu à la grange où il avait enfermé les chevaux de sa femme. Elle a avoué. Point à la ligne. |
Un aveu qui ne convainc pas Longmire. Il ne croit pas à cette « confession ». Comme on dit familièrement, il sent qu’il y a comme un lézard… Il va donc reprendre l’enquête en se faisant passer pour un agent d’assurances chargé d’évaluer les dégâts : les chevaux, la grange, le ranch. Il débarque ainsi à Absalom, hors de sa juridiction, où s’est déroulée la tragédie. Dire qu’il est bien accueilli par la plupart des habitants serait beaucoup dire. Ce qui le confirme dans l’idée que cette affaire « simple » l’est beaucoup moins qu’on le prétend. Une palanquée de gens – outre sa femme – avait d’excellentes raisons de vouloir la peau de Wade, un très sale type. Comme à l’habitude, Walt est secondé par son vieil ami, le Cheyenne Henry Standing Bear, qui se doute que la couverture de Walt ne va pas faire illusion bien longtemps. Et l’on retrouve avec bonheur – ce sont devenus nos amis au fil des aventures – son adjointe, Vic, la jolie Vic, avec laquelle il entretient un commerce de lit, Sancho, Saizarbituria, Dorothy qui tient le Busy Bee Café, etc. Sur place, à Absalom, il peut compter sur le soutien de Juana, une jeune Guatémaltèque en situation irrégulière, de son gamin, à moitié cheyenne, Benjamin, et d’un vieux cowboy déglingué, Hersel, qui a travaillé pour les Barsad. Il loge dans un motel improbable, l’Absalom Bar (« Là où le trottoir s’arrête, les sensations fortes commencent »). On y passe, sur le juke-box, de la « country moderne surdimensionnée » qui, comme le dit Walt, « ne parvenait pas à se décider ce qu’elle voulait être quand elle serait grande et qu’elle serait installée à Branson » (1). Ancien Marine au Vietnam, Walt va passer – mais de justesse – entre les balles. Mais il en faut d’autres pour émouvoir un vieux de le vieille comme lui. Alain Sanders _____________________________________________ - Editions Gallmeister |
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