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Crazy Heart |
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En 1983 sortait, aux Etats-Unis, un film, Tender Mercies qui, malgré Robert A Duvall (1) dans le rôle principal, ne fut pas diffusé en France. Pensez : un film racontant l'histoire d'un chanteur country, c'est un truc de bouseux pour les bouseux. Le thème était celui d'un chanteur country en fin de course qui, dans une petite ville du Texas, essaie de refaire sa vie avec une jeune veuve. Aujourd'hui, on peut voir sur nos écrans, un film intitulé Crazy Heart qui, tourne autour d'un thème très proche. Un chanteur country (Jeff Bridges), qui a connu des heures plus glorieuses et donne désormais des concerts dans des salles paumés de l'Arizona, est remis en selle par une jeune journaliste (Maggie Gylenhaal) dont il tombe amoureux. Signe des temps – à savoir l'émergence de plus en plus prégnante dans notre pays de la country music, musique profondément identitaire –, Crazy Heart est même diffusé en France et bénéficie d'une couverture médiatique convenable. Même si la plupart des articles consacrés au film sont condescendants et poussifs, la country music passant largement au-dessus des oreilles de journalistes formatés à la techno ou au rap. Ainsi, pas un pour rappeler, même en passant, que Crazy Heart est le titre d'une des chansons du Shakespeare des Hillbillies, Hank Williams. Le principal reste que ce film est sur nos écrans et qu'il fait – malgré une diffusion minimaliste – un beau succès auprès d'un public averti qui, naguère, avait contribué à celui de Walk The Line (la vie de Johnny Cash). |
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Dans le rôle du chanteur country, Bad Blake, Jeff Bridges, que l'on a vu dans Starman (John Carpenter, 1984), Susie et les Baker Boys (Steve Kloves, 1989), Etat second (Peter Weir, 1993) et, surtout, The Big Lebowski (les frères Coen, 1998), est tout simplement excellent (2). |
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Musicien lui-même (ce qui fait toute la différence entre les acteurs américains qui savent jouer, chanter, danser, et les acteurs français), Jeff Brigdes interprète à merveille les chansons composées pour lui par Bob Dylan, T-Bones Burnetty (collaborateur d'Elvis Costello), etc. A quoi s'ajoute une représentation très juste de l'Ouest américain, avec ses bowlings du bout du monde, ses motels improbables, de longues lampées de bourbon et une tabagie à rendre dingues les terroristes anti-tabacs, des paysages à couper le souffle. Alors, si vous ne deviez voir qu'un seul film, cette année, ce serait celui-là. Alain Sanders (1)
Que l'on retrouve dans Crazy Heart. Bande originale du film : 1. Hold On
You (Jeff Bridges)
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