Comme dans l’amour, il y a trois grands moments dans le Country Rendez-Vous Festival de Craponne-sur-Arzon. Avant. Pendant. Après. Avant parce que l’on sait, dès que l’on approche de la date – cette année les 29, 30, 31 juillet – que l’on va se régaler. Ce festival-là est, faut-il le rappeler, le premier d’Europe (des plateaux de rêve). Pendant parce que, durant trois jours, on ne touche pas terre. C’est Craponne-sur-Ar(i)zon(a). Après, parce que toujours sous le charme, on ne souhaite plus qu’une seule chose : que ça revienne vite…

Ce Festival a son maître d’œuvre, son maître-jacques, son magicien. Mr. Georges Carrier qui fait des miracles. L’an dernier, il nous avait bluffés. Cette année, il se surpasse. Jugez plutôt.

- Vendredi 29 juillet (ouverture à 17 h 30, concerts de 19 h 30 à 1 h 30)

Ils sont français, ils sont country. Et ils s’appellent les Tennessee Stud (F). Des musiciens talentueux et une chanteuse qui a le twang, Sandrine.

Pour suivre, les Sweetback Sisters (USA) qui pourraient bien être les honky tonk angels de ce festival avec un répertoire country blues, western swing, et une Merle Haggard’s Touch à fleur de peau.

A peine le temps de se remettre et on chaussera les bottes du grand Waylon Jennings avec Whitey Morgan & The 78’s (USA) qui raviront tous les amateurs (et ceux-là sont my kind of people !) du style honky tonk.

Pour passer après Rhonda Vincent, il fallait du lourd. Du très lourd. Eh bien on aura ça ! Avec Lisa Haley & The Zydecats (USA). Violoniste de génie et chanteuse remarquable, elle a été notamment nominée aux Grammy Awards pour son album cajun-zydeco King Cake. Rappelons que Lisa est la descendante de Bill Haley qui fut d’abord (ce qu’on ne sait pas en France) un grand du western swing.

- Dimanche 31 juillet (ouverture à midi, concerts de 15 h à 22 h)

On aura fini la veille avec une descendante de Bill Haley (avant son accroche-cœur rockabilly), on se retrouvera le dimanche avec un groupe néerlandais, The Ranch House Favorites (NL) qui n’est rien de moins que le meilleur groupe européen de western swing.

Ils seront suivis par un groupe que je ne connais pas, mais dont on m’a dit le plus grand bien : le Kathy Kallick Band (USA). Du bluegrass mâtiné d’une touche californienne et servi par une interprète et compositrice renommée. A découvrir, donc, avec les yeux du cœur.

Je connais bien, en revanche, la Texane d’Austin Kyle Park (USA), emblématique de ce qui se fait de plus fort dans le genre Red Dirt. A ne manquer sous aucun prétexte.

Et là, on s’arrête. On écoute à genoux. On savoure chaque instant. Et on dit merci à Georges Carrier qui nous fait cet immense cadeau : Tanya Tucker (USA). C’est l’une des plus grandes dames de la country. On la suit depuis qu’elle a eu six ou sept ans quand elle fit une petite apparition dans Jeremiah Johnson aux côtés de Robert Redford. Et puis, vers quatorze, quinze ans, un morceau, Delta Dawn, qui fit d’elle – avec un brin de scandale – une star. Il n’y aurait qu’elle au programme de Craponne cette année que cela justifierait que l’on y vînt en marchant sur les mains… Comme les soldats de Napoléon, au soir d’Austerlitz, vous pourrez dire après l’avoir vue : « J’y étais ! »

Généralement, Craponne se termine par un feu d’artifice, une explosion, un tsunami. Ce sera encore le cas cette année avec Los Pacominos (UK). Vous ne les connaissez pas ? Eh bien, je suis sûr que vous connaissez au moins leur leader : Paul Young. Du Tex-Mex comme là-bas, dis ! Vous connaissez une meilleure façon de terminer en beauté ? Moi non plus !

Alain Sanders