Né le 15 juillet 1913, dans un ranch de la région de Muskogee, Oklahoma, Lloyd Copas apprend à jouer très tôt de la guitare, en même temps qu'il est bercé par les chants traditionnels de l’Église baptiste à laquelle appartient sa famille. On vient bientôt des ranchs des environs pour écouter le gamin des Copas qui joue et chante avec tant de talent et de conviction.

A 16 ans, n'ayant pas le goût d'être fermier, il part pour Cincinnati, Ohio. A l'époque, la ville fait et défait les réputations musicales. Un peu paumé au début – on n'est pas dans le Muskogee chanté par Merle Haggard, mais dans une grande ville – le jeune homme se lie d'amitié avec un jeune Amérindien, virtuose du fiddle, Natchee. Pour améliorer l'ordinaire, ils se produisent ensemble là où on veut bien les accueillir.

Un soir, alors qu'ils viennent de jouer dans un des honky tonks où ils ont désormais leurs habitudes, ils avisent une affiche qui annonce un concours pour les groupes « fiddle et guitare », un concours réservé aux amateurs. Ils s'y inscrivent et remportent le concours haut la main. A partir de là va commencer la carrière de Lloyd bientôt connu sous le nom de Cowboy Copas.

En 1941, il est repéré par Pee Wee King, l’auteur et l'interprète de l'emblématique Tennessee Waltz. Pee Wee lui propose d'intégrer son groupe, les Golden West Cowboys qui partent pour une longue tournée – le Camel Show – dans les États du Sud. Louisville, Houston, Montgomery, Nashville... En route vers la gloire ! La tête lui tourne un peu : il quitte Pee Wee King pour créer son propre groupe, les Oklahoma Cowboys.

En 1944, de retour à Cincinnati, il a son rond de serviette à la radio locale, la WLH, et il est un participant régulier des shows du Boone County Jamboree (qui deviendra par la suite le Midwestern Hayride). Son chemin va croiser celui de Sidney Nathan. Créateur et président des King Records, Nathan le signe et lui fait enregistrer Filipino Baby. Succès immédiat : le morceau se classe n° 1 des charts country. Le reste suit : avec Signed, Sealed and Delivered, Tragic Romance, des duos avec sa fille Kathy (Copy Cat, I Love You My Darling), etc.

En 1945, il signe un contrat de dix ans avec la légendaire radio de Nashville, WSM, et devient du même coup – il en rêvait depuis des années – membre du Grand Ole Opry. Il en sera, sous le surnom de The Waltz King of the Grand Ole Opry, une des vedettes incontournables : plus de 3000 lettres, des demandes d'autographes, de photos dédicacées, par semaine.

Arrivent les années cinquante et l'émergence du rockabilly (et de ce qu'on appellera le rock'n'roll). Loin de se décourager, Johnny Bond, Red Sovine, Ernest Tubb, Cowboy Copas, qu'on dit voués à la disparition, font mieux que de résister : ils restent fidèles à la country, gardent une petite lumière allumée, et en sont récompensés par un public qui ne les abandonnera jamais.

En 1958, Cowboy Copas, qui a quitté King records pour passer chez Dot Records, enregistre Circle Rock et Cryin' Girl. En 1959, il signe chez Starday dont le président, Don Pierce, ne jure que par la country et les Sacred Songs, sans se préoccuper de savoir si c'est commercial ou pas. L'année suivante, Cowboy Copas revient au sommet avec Alabam qui sera n°1 pendant quarante semaines. Dans la foulée, il enchaîne les hits : Sunny Tennessee, Satisfied Mind, Cowboy Deck of Cards, I Dreamed I Was In Hillbilly Heaven, Sal, Cowboy Meditation, True Love, etc.

Le 3 mars 1963, Cowboy Copas, Patsy Cline, Hawkshaw Hawkins, notamment, donnent un concert au Soldiers and Sailors Memorial Hall de Kansas City, Arkansas. Au bénéfice de la famille du DJ country « Cactus » Jack Call mort dans un accident de voiture.

Le 5 mars, Cowboy Copas, Patsy, et Hawkshaw quittent Nashville dans un Piper Comanche piloté par le gendre de Cowboy Copas, Randy Hughes. Après une étape à Dyersburg, Tennessee, pour faire le plein, l'avion redécolle. Il va être alors pris dans une terrible tempête. Il s'écrasera près de Camden, Tennessee, à quelque 150 km de sa destination finale. Il n'y aura pas de survivants. En 1966, une stèle a été érigée à l’endroit du crash. Cowboy Copas est enterré au cimetière du Forest Lawn Memorial Gradens à Goodlettsville, Tennessee.

Alain Sanders