Après avoir pris quelques années sabbatiques – bien trop longues pour ceux qui l'aiment –, Chantal Sicard est de retour ! Avec un album de 14 titres : Où sommes-nous rendus ? Un titre « à la québécoise »... Nous dirions plutôt : comment en sommes-nous arrivés-là ?

Petit rappel pour ceux qui prendraient le train en marche et les newcomers qui ne connaissent pas Chantal Sicard. Elle est née en 1971, à Sainte-Julienne, Québec. D'origine amérindienne, elle s'est lancée dans une carrière musicale vite couronnée de succès, se produisant aux côtés des grands noms de la chanson au Québec, dont la famille Daraiche, Ovila Landry, Albert Babin.

Son père, lui-même chanteur et musicien, a fait partie du groupe des Bluediamonds dans les années 70. A 17 ans, Chantal achète sa première guitare et, à partir de là, va gravir les marches de la reconnaissance de ses pairs et, c'est encore plus important, celle du public. Elle aura cette joie d'être nommée « découverte de la country féminine de l'année » en 2000-2001.

Chanteuse de country en français – les Québécois sont assez pointilleux sur le sujet – elle ne s’interdit pas de reprendre en anglais les grands standards de la country US (elle les adapte aussi en français à l'occasion). Dans son dernier album, par exemple, elle reprend Me and Bobby McGee de Kris Kristofferson. Une relecture que je classerais parmi les meilleures du genre. Et Dieu sait si il y en a eu (Dieu et moi car je les collectionne) !

Auteur-compositeur, Chantal Sicard écrit pour les autres, mais en priorité pour elle, bien sûr : plus de la moitié des titres du nouvel album sont de sa facture. Dont le très roboratif Où sommes-nous rendus ? qui a donné son titre au CD.

Pour cet album, elle s'est entourée de musicos talentueux : Matthew Zoony qui est multi-instrumentiste : guitare acoustique, guitare lead, harmonica, steel guitare, lap guitare, banjo, mandoline ; Pierre Joly : piano, Mellotron D4000 (clavier numérique très prisé par les claviéristes), orgue B3, basse, synthétiseur, accordéon ; Pierre Beauchamp : basse ; Daniel Forget : steel guitare ; Nathalie Fortin : batterie, percussion.

De ses précédents albums, Et si demain, Ne ferme pas les yeux, Cœur country, Live au Capitol de Québec, etc., jusqu'à ce dernier opus, mélange réussi de blues, de bluegrass et de country rock, Chantal Sicard continue de s'affirmer comme l'une des queens – pardon, amis québécois : l'une des reines – de la country de la Belle Province.

Chez Chantal Sicard, c'est comme dans une chanson de Brassens : tout est bon chez elle, y'a rien à jeter. Alors ne me demander pas de choisir tel ou tel titre du nouvel album. Si vous me le demandez quand même, je dirais peut-être Il faut dire je t'aime, Ce que je dis est vrai, L'envie de tout foutre en l'air, ou encore le très dansant I've Got the Country Dance Fever dont elle a fait une excellente adaptation.

Alain Sanders

– Pour tous contacts : chantal_sicard@hotmail.com