Alain Sanders

Meurtre à Bandera, Texas

Play It Again !

Bandera, un peu moins de mille âmes, à quelques miles de San Antonio, autoproclamée « Capitale mondiale des cowboys ». On y vit comme dans pas mal de bourgs tranquilles du Sud, paisiblement, au rythme des saisons et de la musique country, sans avoir à fermer les portes de son pick-up ou de sa maison.

Pour Ray Johnson, détective privé de son état, élevé à la vieille école, c’est souvent la routine entre une Lone Star et ses deux potes chez les Daniels (Charlie et Jack), sur une mélodie de Patsy Cline. Quand il ne court pas après une prime, il règle paisiblement quelques affaires courantes.

Aussi, quand Caroline Lawson lui donne-t-elle rendez-vous au Cowboy’s Bar, son QG, pour enquêter sur sa sœur qui a des ennuis, il ne se doute pas dans quel guêpier il va se fourrer.

Avec, à la clef, le cadavre de la frangine retrouvée refroidie dans un motel, quelques truands de la mafia de Las Vegas qui se la jouent caïds du côté de Terlingua sur les bords du Rio Grande, Ray va devoir jouer des poings et, avec son acolyte Pete Holly, un ancien du Vietnam équipé comme un porte-avions, faire siffler les balles jusqu’aux oreilles de fédéraux.

Il y a du James Hadley Chase et du William Faulkner dans ce polar rythmé par des airs de country – c’est presque un juke-box. Les héros ne sont pas des héros, les malfrats sont des malfrats en revanche, et les deux blondes « canon commak » ne sont pas ce qu’elles disent être. Il faudra à Ray Johnson une bonne dose de flegme, de pugnacité et quelques sales coups encaissés pour démêler cet imbroglio sur fond de trafics de drogue et d’êtres humains. Ce livre se lit d’une traite et, à la fin du bouquin, on a l’impression d’être né à Bandera tant on explore tous les coins de la ville et de la région. C’est de l’efficace, de la détente (et pas seulement celle du M 16 de Pete), de l’humour, des dialogues au cordeau, des anecdotes culturelles, des personnages attachants, une histoire et une écriture solides comme les Texans qui, à Bandera, ont une devise : Don’t mess with Texas ! (« N’emmerdez pas le Texas »). A bon entendeur, salut !

Ah, oui, Alamo le chat et moi on aimerait bien retrouver Ray Johnson dans d’autres aventures.

Gérard Quentin, Music Box


Le polar de l’été signé Alain Sanders

Le privé de ces dames ! Tout commence au Cowboy’s Bar de Bandera, bourgade des Texas Hills. Un bar où, baignant dans les effluves de Lone Star, Jack Daniel’s et Jim Beam (des boissons d’hommes), se produisent chaque soir des chanteurs et des groupes de Country Music. Un endroit où l’on n’aime pas trop que des pieds-tendres et autres gommeux des villes viennent jouer les cow-boys d’opérette et encore moins chercher des poux aux gars du coin, en l’occurrence à Ray Johnson, un privé à l’ancienne, veuf frisant la quarantaine et ancien du Vietnam comme son pote Pete Holly. Deux gars du Texas, toujours prêts à distribuer des avoines et, à l’occasion, enfouraillés comme s’ils se préparaient à instaurer une dictature.

Deux gars du genre poing de fer et cœur d’or, qui n’hésitent pas à secourir la veuve et l’orphelin. Surtout quand une môme à couper le souffle, plus chaude qu’un brasero tex-mex et ayant du « répondant » à chaque « étape », vient solliciter les services de Ray afin d’enquêter sur le meurtre de sa sœur embringuée dans une sale affaire de trafic de drogue. Un trafic orchestré par des mafieux de Las Vegas, qui ont tout de la brute et du truand mais rien du bon.

Aussi radical que l’inspecteur Harry, Ray, au grand dam de son greffier Alamo et de sa femme de ménage Mrs Prather, va délaisser pour un temps son home sweet home « peuplé » de photos de John Wayne et de chanteurs Country pour mener l’enquête. Une enquête à hauts risques avec distribution de torgnoles et de « valdas » qui volent bas.

Sarabande au Texas ! Un nouveau héros est né : avec ces premiers pas du détective privé, Ray Johnson, sur lequel plane l’ombre de James Lee Burke et Mickey Spillane, Alain Sanders, rédacteur/baroudeur de Présent et auteur de nombreux ouvrages qu’on ne présente plus, nous entraîne dans un polar mâtiné de « guide » touristique du Texas et de la Country Music (ses dadas).

Un polar rondement mené, à lire et à savourer de la première à la dernière page, à l’ombre d’un pin parasol, en sirotant, pour rester dans l’ambiance, une Lone Star, un Jack Daniel’s ou un Jim Beam, selon affinités. Alors, Go West et surtout Don’t Mess With Texas, comme dirait Ray Johnson, dont on attend les prochaines aventures promises par l’auteur.

Pierre Malpouge

 

 

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