4 questions posées à l'auteur de
L'Amérique au cœur

 

Après L’Amérique que j’aime, Alain Sanders vient de publier aux éditions Fol’fer L’Amérique au cœur, un dictionnaire sentimental avec des dizaines d’entrées et un guide d’orientation par thèmes. Sorte de catalogue plaidoyer écrit avec ferveur, cet ouvrage est une superbe parabole sur le pouvoir de fascination d’une certaine Amérique. L’imagination et la nostalgie sont les lignes directrices de ce dictionnaire, mais il y a aussi une connaissance imbattable et tout ce qui fait qu’on aime Alain Sanders. – C.-R.


— Qu’allons-nous trouver dans L’Amérique au cœur ?

— Eh bien, comme dans mon précédent ouvrage L’Amérique que j’aime, une longue promenade à travers une Amérique souvent méconnue chez nous, et donc caricaturée. L’Amérique que je raconte là est celle que les touristes qui se cantonnent à New-York, Miami ou Los Angeles ne verront jamais. On trouvera donc de l’histoire, des légendes, de la littérature, de la musique et même des recettes de cuisine. C’est un dictionnaire sentimental, d’où le titre de l’ouvrage.

 

— Cette Amérique-là colle-t-elle vraiment à la réalité ou n’est-elle pas plutôt le rêve d’enfant d’Alain Sanders ?

— Les deux mon colonel ! Mais il faut savoir que, quand vous êtes aux Etats-Unis, singulièrement dans les petites villes auxquelles je réserve mes séjours, vous vous dites constamment : « Ce n’est pas vrai, c’est un film… » Sauf que ce n’est pas un film et que, si c’en est un, vous en êtes un des principaux acteurs. Cette Amérique-là, qu’on nous annonce régulièrement disparue, est étonnamment vivante et on a eu l’occasion de le voir récemment avec le phénomène du Tea Party.

— Dans ce livre nous découvrons des Français célèbres aux Etats-Unis et ignorés en France, comme le marquis de la Rouërie. Pouvez-vous nous en dire deux mots ?

— Le marquis de la Rouërie est ignoré en France par ceux qui ignorent les guerres de Vendée et la chouannerie. Mais il est exact que ce marquis est absent de nos livres d’histoire alors qu’il jouit d’une grande renommée aux Etats-Unis où plusieurs études lui ont été consacrées. Mais cela n’étonnera que ceux qui oublieraient (ou ne sauraient pas) que la geste française reste très célébrée aux Etats-Unis. Où il y a des statues de Jeanne d’Arc, de Louis XIV, de Cavelier de la Salle… etc. Et où on peut voyager dans des villes qui s’appellent Clovis, Corpus Christi, Saint Louis, Saint Cloud, Versailles… etc.

— Vous dressez un portrait d’Edgar Allan Poe qui ne nous est pas habituel. Alors qui était-il vraiment et sur quelles sources vous appuyez-vous ?

— Je ne vais pas vous étonner en vous disant que je m’appuie essentiellement sur des sources universitaires américaines. Edgar Allan Poe a été connu en France grâce aux traductions de Baudelaire qui tiennent d’ailleurs – ne serait-ce qu’à cause du talent de ce grand poète – de la réécriture, voire de la réinvention des textes de Poe. Baudelaire n’en a gardé, quand il ne les a pas accentués, que les aspects les plus noirs. Mais Edgar Poe, être torturé certes (mais quel grand écrivain ne l’est pas), pouvait être aussi un joyeux gaillard dont les textes n’engendrent pas un spleen baudelairien. Mais là encore, et comme toujours, il faut se reporter aux textes originaux et peut-être commencer par ceux qui n’ont jamais été publiés en français.

Propos recueillis par Catherine Robinson

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Atelier Fol'Fer
BP 20047
28260 Anet

http://www.atelier-folfer.com

Prix franco de port : 37 euros. (ISBN 978-2-35791-020-1 , 532 pages)

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